Quelques emplettes

[Erzatos]

Solok réfléchit rapidement. Il maudit son ignorance et essaye d'organiser dans son esprit le peu qu'il connait de la langue des deux-pattes.

Je viens Russie. Sud de Russie.

Avec un sourire chaleureux, Solok observe un instant la fille. Etrangement, il n'a pas l'air le plus gêné des deux. Reprenant un peu confiance en lui, le lupus fait un signe au barman.

Deux margaritas!

Se retournant vers sa compagne, il l'invite à parler d'un regard affable. Il espère ne pas offenser la femelle et il entrevoit l'immensité des connaissances qui lui font défaut.

[Machuthu]

La jeune femme est particulièrement surprise.

De Russie ?!?

Malgré tout, elle accepte la boisson tendue par le barman. Solok sent la forte odeur de fermentation... Il ignore ce qu'il y a dans ce vertre mais c'est à base de fruit trop mur comme les baies d'hiver restées trop longtemps sur les arbres et qui rendent les biches un peu folles.

Le lupus a un doute... Le seigneur de l'ombre aurait-il essayé de se moquer de lui une nouvelle fois ?

Pourtant la jeune femelle semble boire sans se méfier.

Solok perçoit en elle une curiosité dévorante... Il l'intrigue, il le sait... Il y a quelque chose en lui qui attise sa curiosité.

Les mouvements autour d'eux et les regards portés au Lupus lui restent presque étrangers tant ce dernier se concentre sur sa proie...

La discussion se poursuit doucement... Heureusement pour Solok, les femelles deux pattes sont bavardes et ne réclaments pas forcèment de longues réponses... Un silence et un regard semblent même être un vif encouragement à poursuivre...

Après plusieurs verres que Solok règle au fur et à mesure en tendant à chaque fois sa liasse de billet, la jeune femme agitte la main devant son visage.

Il fait atrocement chaud ici... Il faut que je prenne l'air...

[Erzatos]

Solok reste un instant interdit. Il réalise que cette déclaration met un terme au discours de la deux-pattes... Et qu'il était fasciné. Même si il n'a pas saisit la moitié des paroles de la jeune femme, le lupus s'est laissé hypnotiser, et a même oublié un instant sa répugnance pour la ville qui les cerne.

Heureux de quitter l'endroit, Solok sourit à la deux-pattes et la suit de près, bien décidé à ne pas la perdre dans la foule.

[Machuthu]

Solok aspire goulûment l'air frais de la nuit. Sa camarade l'observe un moment puis se met à rire.

Solok a l'impression qu'elle a perdu toute méfiance envers lui.

Tu as raison, c'est irrespirable à l'intérieur.

Vous vous éloignez tous deux de l'entrée de la boîte jusqu'à arriver sur le parking. Là, la jeune femme se retourne et palpant son coup, elle se frappe le front.

Ah, zut, j'ai oublié mon écharpe... Tu m'attends, je vais la chercher...

L'idée de rentrer à nouveau dans cette boîte n'est pas vraiment pour plaire à Solok et ce dernier reste donc sur le parking.

Quelques minutes s'écoulent et le lupus sent bientôt le parfum de la jeune femme flotter à nouveau dans l'air. Elle s'approche rapidement et déjà, le lupus l'aperçoit à l'angle de la boîte lorsque... une autre odeur lui parvient, une odeur fauve... Un peu comme la sienne mais cette dernière lui fait se hérisser les poils sur la nuque... La jeune femme s'approche d'une voiture qu'elle ouvre et elle lui fait signe d'approcher. Solok hume une nouvelle fois l'air, et cette fois, ce sont quatre odeurs différentes qui se mêlent...

Les individus se dirigent vers le parking, rapidement... Instinctivement, Solok le sait, ils savent qu'il est là... Il doit agir... vite.

[Erzatos]

Solok se dirige rapidement vers la voiture de la deux-pattes. Il regarde brièvement autour de lui, espérant vaguement voir un allié dans les environs.
Courant presque, il approche la jeune femme en réfléchissant à toute allure. Les villes sont décidémment des territoires pleins de surprises nauséabondes.
Le lupus décide de ne pas alerter l'humaine. Sa voiture est leur meilleure chance à tout les deux.

En rejoignant la deux-pattes, Solok a un sourire sans joie. C'est vrai que tout se passait trop bien jusqu'ici...

[Machuthu]

Solok s'approche de la voiture et il n'est plus qu'à quelques pas lorsque la meute débarque sur le parking.

La deux-pattes tournent la tête vers eux et semble paniquer un instant.

Leurs regards sombres et un peu fous mêlés à la rage qui reste perceptible par les humains indique clairement à l'humaine qu'il faut partir au plus vite...

D'un geste elle ouvre sa portière et de l'intérieur, l'espace d'un instant, elle hésite à ouvrir à Solok... Instinctivement, elle sait que ces types lui en veulent à lui et pas à elle.

Très vite elle se reprend et en ouvrant la porte au lupus, elle hurle à moitié.

Monte, vite !

[Erzatos]

Solok n'hésite pas. Avec la dextérité toute relative que lui confère sa forme humaine, le lupus plonge dans la voiture, s'égratignant au passage sur la carrosserie. Après avoir fermé violemment la portière, il relève la tête, cherchant à apercevoir les pue-la-folie. Les narines dilatées et le regard noirâtre, Solok s'apprête au combat, sans sa meute. Stupide défi.

[Machuthu]

La jeune femme démarre en trombe et déjà les adversaires se mettent à courir...

Solok voit avec horreur l'un d'eux se transformer et d'un bond formidable, se projeter devant la voiture... Malgré un instant de surprise face à un crinos à moitié fou, la jeune femme réagit promptement et assez lucidement... D'un coup de volant, elle évite le garou et poursuit vers l'extérieur du parking...

Arrivée sur la route, elle reprend un peu de vitesse et observe frénétiquement dans son rétroviseur...

Solok sent toute l'intensité de sa crainte... Les mains de la jeune femme demeurent crispées sur le volant et elle oubli pendant de longues secondes qu'il existe d'autres pédales que l'accélérateur...

Puis comme se rappelant de la présence de Solok, elle le fixe et l'interroge, comme si elle était certaine qu'il pouvait lui répondre.

La jeune femme est à moitié hystérique et Solok sent bien qu'il doit user d'un maximum de douceur avec elle... D'autant que ses ennemis ne sont guères loin derrière et qu'il vaudrait mieux que la jeune femme tienne le coup encore quelques minutes...

C'était qui ces types ? C'était quoi ?

[Erzatos]

Solok fixe un regard mi-désolé et mi-reconnaissant à la deux-pattes. Elle lui a sauvé la vie.
Le lupus voudrait répondre aux questions, il manque même de le faire en haute langue, mais il n'a aucun moyen de communiquer efficacement avec l'humaine. Il essaye de lui faire comprendre par signes qu'il ne sait rien de leurs assaillants, haussant les épaules avec une moue d'incompréhension.

Guettant ses ennemis derrière la voiture, Solok essaye de calmer sa compagne et désigne la route qui s'étend devant eux.

Vite.

Il essaye de profiter du calme limité de la voiture pour mettre de l'ordre dans ses idées. Ces regards-fous ne faisaient pas partie de son défi, il en est certain. Il faut qu'il contacte ses frères au plus vite.

[Machuthu]

La jeune femme observe Solok et se rend compte que ce dernier n'en sait guère plus qu'elle...

Solok reste surpris par l'instinct de cette deux pattes...

Elle se concentre de nouveau sur la route et Solok sent la peur refluer peu à peu pendant quelques instants... Puis le regard de la jeune femme se fige vers le rétroviseur...

Quatre loups coursent la voiture et même s'ils perdent peu à peu de la distance, Solok sait à quel point leur odorat leur permettra de les suivre pendant longtemps...

Pourtant, curieusement, autre chose l'intrigue... Au caern, bon nombre d'anciens affirment que les humains entrent en délire lorsqu'ils aperçoivent un garou sous forme crinos... Or, la deux pattes a gardé toute sa tête, même si la peur l'a saisit, elle sait ce qu'elle a vu...

[Erzatos]

Solok se concentre un instant, essayant d'oublier les monstres qui le poursuivent et lance un appel silencieux a sa meute.

Il ne connait rien aux villes, il ne sait pas comment s'y cacher. Pour le moment la meilleure solution semble être de mettre un maximum de distance entre les regards-fous et eux.

Se tournant vers la deux-pattes, il la dévisage longuement. Quoi qu'elle soit, elle ne semble pas en avoir conscience... Mais le lupus compte bien le découvrir.

* En haute langue *

Merci.

[Machuthu]

Solok en appelle à Cheval Sauvage... Il espère que leur totem pourra une nouvelle fois les aider... Un instant, le lupus se surprend à comparer le bruit du moeur à celui du galop du cheval... La voiture quand à elle accélère sensiblement et la jeune fille semble un peu perdue à la réaction de la mécanique... Puis le bruit reprend des allures de mécaniques et la voiture ralentit à un rythme plus normal...

Toutefois, Solok en est sûr, sa meute sera prévenu de sa mésaventure... Reste à se décider ou aller pour les attendre...

[Erzatos]

Solok hésite. Aller au Caern semble le plus avisé, mais il ne peut pas s'y résoudre. Il ne sait rien de cette "humaine" ni de leurs poursuivants.

Le lupus se décide enfin. Vladistav lui a donné rendez-vous à son appartement en ville... De toutes façons, c'est le seul autre endroit qu'il connait. Se tournant vers la deux-pattes, le lupus tente de la guider avec des gestes.

[Machuthu]

L'appartement est à quelques kilomètres maintenant et la jeune femme suit scrupuleusement les indications du Lupus.

Où va-t-on ? Tu connais un endroit où nous serons plus en sécurité ?

[Erzatos]

Solok désigne une ruelle latérale à la deux-pattes. Le lupus veut trouver un coin tranquille pour s'y arrêter et contacter la meute. Que quelqun lui dise où aller. Plus ils avancent et plus il se dit qu'aucun endroit ne convient dans cette ville.
Chaque batiment, chaque avenue lui donne l'impression d'être plus un coupe-gorge qu'un abri.

Prenant le risque de ralentir leur fuite de quelques instants, Solok ferme les yeux et appelle Oona. C'est elle qui a le plus d'affinité avec les esprits, et donc les meilleurs chances de pouvoir l'aider.

Le lupus regarde sa compagne et lui adresse un sourire aussi confiant que possible. Mieux vaut abandonner la voiture.