Ventsombre

Oona relève la tête et regarde Franck dans les yeux. Serrant le sac médecine dans ses mains, elle lui adresse un faible sourire :

Tu as raison Franck. Je ne peux pas abandonner. C'est maintenant qu'il faut donner toute la mesure de notre volonté. Il faut protéger la prairie ou souffle cette brise dont on ne connaît ni le sens ni la direction...

Je préserverais la meute, le cercle ne se rompra pas tant qu'un souffle de vie animera encore mon corps. Tu as raison mon alpha, il faut que je préserve l'Union. C'est la tâche qui m'incombe, et je la porterais avec détermination.

Elle regarde le sac médecine, puis à nouveau Franck. Elle le passe à son cou et le plaque contre elle avec la paume de sa main gauche, celle du cœur.

Je te garderais toujours dans mon cœur Franck Troisrêve, mon frère.

Le théurge regarde attentivement la jeune fille et ce qu'il voit en elle fait se dessiner sur son visage un sourire confiant.

C'est l'image que gardera Oona de cette étrange rencontre, par delà le voile de la mort, avec celui que fut Franck..

Comme l'esprit perd de sa substance, une dernière phrase résonne...

Ce n'est que le passage d'un monde à l'autre... Puissent tes pas toujours honorer la Mère et ton coeur aimer la Nation...

Oona regarde l'esprit de Franck disparaître. Le sourire de la jeune femme est teinté de tristesse, mais dans son regard brille la flamme de la détermination que l'alpha lui a insufflé.

Lorsqu'il a pratiquement disparu, Oona murmure :

Merci, Franck.

Puis elle reste assise dans la grotte, maintenant vide, pendant quelques instants. Elle serre de sa main gauche le petit sac médecine, désormais seul souvenir visible de cette étrange rencontre.