La fin d'un commencement

[Machuthu]

(hrp : Ceux-qui vont dans le fourgon passe sur le sujet : Sombres égouts : Danny, Vladistav, Solok, Dos-courbé et Regard-perçant)

[Machuthu]

Oona reste étendue sur le corps un long moment avant que Voile-de-lune viennent vers Franck.

Le Théurge pose une main réconfortante sur l'épaule d'Oona.

Courage, fille du peuple, il est mort avec courage et honneur. On se rappellera longtemps de son sacrifice. Gaïa reconnaît ses guerriers et aussi courte que fut sa vie de Garou, Franck fit parti des plus dignes d'entres eux.

[Oona]

Moi je le sais... se contente elle d'articuler. Avant d'ajouter après une petite pause :

Mais lui, est ce qu'il le sait ? Je n'ai même pas eu le temps de lui dire merci...

Elle ne quittait pas le visage froid de Franck des yeux. A ce moment précis, elle aurait tout donner pour échanger sa place avec lui.

[Machuthu]

Voile-de-lune affiche un sourrire triste.

Le fait qu'il ait rejoint Gaïa ne veut pas dire qu'il ne t'entend pas...

En temps que descendante du peuple vrai, tu sais que les esprits de nos ancêtres nous parlent. Franck est parti les rejoindre.

Je me dois de préparer son âme au repos, souhaites-tu m'accompagner ?

[Oona]

C'est vrai... Je sais parfaitement qu'il nous entend. Mais... Elle ne finit pas sa phrase et se contente d'hausser les épaules. Ce faisant, elle se force à se rememorer ses propres croyances et les paroles de Franck sur le "passage" vers un autre monde, juste un autre monde...

Puis elle se releve et dit à Voile-de-lune :

Oui, je le souhaite. Je lui ai promis de veiller à ce qu'on respecte les Rites pour lui...

Elle jette encore un regard triste vers l'alpha, entendu dans son sommeil infini.

[Machuthu]

Voile-de-lune emmène Oona par delà le goulet. Le théurge s’installe dans la grotte et commence à chanter.

Oona se laisse bercer par le chant et accompagne bientôt le Théurge de sa voix harmonieuse.
L’émotion empli bientôt la grotte et Oona ressent une présence…

Franck ne saurait être loin.

[Oona]

Oona est emue de sentir à nouveau l'indien... Doucement, elle continue de chanter pour lui. Elle estime que son art permettra de faire passer bien plus de choses que de simples mots.

Dans son esprit encore confus et chamboulé, une pensée domine à cet instant :

Merci Franck.

[Luniel]

Comme un filet à peine perceptible pour commencer, Oona sent la présence de Franck devenir plus intense. Peu à peu une forme se dessine et l'indien fait face au Théurge et à la jeune indienne.

Son visage est calme, et une clarté nouvelle brille au fond de ses yeux.

Oona sent clairement une vague de douceur et de chaleur l'envahir, lui rappelant ses souvenirs d'enfant, bien au chaud dans les tipis rituels de sa tribue. Franck en est la source, il émane de ce dernier une douceur qui ne semblait s'être jamais clairement manifestée.

Il fait un signe de tête respectueux au Théurge puis regarde Oona.

Paix ma soeur, calme ton coeur, il m'est permis d'être présent pour que nous puissions à nouveau échanger nos pensées.

N'aie crainte, je suis là pour t'écouter. En ce lieu et en cet instant, que nous parlions enfin loin de toute fureur, et en toute sagesse, sous l'oeil de notre vénérable Théurge, et de la Mère.

Franck regarde sa jeune soeur, cet instant est, même pour l'esprit, d'une rare intensité; il en connait l'essence pour l'avoir lui même déjà partagé avec Erwan et Kim.

[Oona]

Elle ne sait que dire.
Bien qu'elle ait déjà reçu des messages des esprits, et qu'elle ait eu une vision lors de son Changement... Jamais Oona n'avait ressenti un tel contact avec un Esprit. Elle n'avait pas même rêvé un jour de pouvoir parler comme cela à l'esprit d'un mort.

Ses yeux brillent malgré la faible lumière de la grotte.

Je... Elle s'interrompt. Que dire ? S'en suit une petite pause, marquant son hésitation.

Je... Je voulais juste te dire... Merci. Merci de m'avoir sauvée, et plus encore... Mais...

Elle ne termine pas sa phrase. Elle hésite à dire ce qui pèse sur son cœur. Elle se sent égoïste, et le fait qu'elle se mordille la lèvre, le regard bas, indique qu'elle se sent coupable de ses propres pensées.

[Machuthu]

Voile-de-lune pose une main sur l’avant bras d’Oona.

Je vais vous laisser quelques instants. Il est des mots que je n’ai pas besoin d’entendre et ma tâche est grande après cette bataille.

[Luniel]

L'esprit de Franck se rapproche d'Oona et s'installe juste à côté d'elle. En Umbra il semble si reel que celà en devient dérangeant.

Ma soeur... n'ai crainte... Ouvre moi ton esprit, il n'y a ici, pas de gène ou de culpabilité à ressentir.

[Oona]

Oona regarde longuement Franck. Plusieurs fois sa bouche s'entrouvre, puis se referme avant même qu'un son ne sorte. Au bout d'une minute, elle finit par se décider :

Pourquoi est ce que tu nous abandonnes ? Je sais que les Esprits et notre Mère ont leurs raisons... Mais moi je ne comprends pas. Pourquoi est ce que tu pars ?

Je comptais tellement sur toi... Et maintenant je suis seule. Je voulais que tu me montres comme faire, comme se débrouiller, comment vivre... Mais toi tu es parti.

Et maintenant ? Je suis seule, et je dois veiller sur nos frères ! Mais je ne sais pas comment faire ! Ils ne me connaissent même pas... Je ne suis même pas sûr qu'ils puissent me respecter un jour... Tu savais y faire, toi ! Mais tu es parti, et je dois me débrouiller avec ce fardeau.

J'ai essayé, j'ai voulu réussir... et nous avons failli tous y passer. Toi tu savais comment gerer cette charge, mais maintenant tu n'es plus là...

Elle se tait un instant. D'abord triste, son ton avait vite monté, sa voix vibrant des accents de la colère et des reproches.

Pourquoi encore... ? Pourquoi est ce que tu m'abandonnes ?

Elle serrait fermement les poings. Des sillons clairs se dessinaient rapidement sur ses joues. Elle était révoltée... Sa mère, puis son grand-père... Toute sa famille était déjà morte, et maintenant c'était le tour de Franck.
Elle en voulait à la terre entière de lui retirer les êtres qui comptent le plus pour elle.

Tu es stupide d'être mort ! J'aurais voulu mourir à ta place !!


HRP : Dur dur de faire passer des émotions cohérante dans une situation aussi invraissemblable que ce qui arrive à nos pauvres Garous

[Luniel]

La voix de Franck est calme, et empreinte de douceur.

Calme ma soeur... Je n'ai jamais souhaité mourrir vois-tu, mais il m'aurait été encore plus insupportable que le danseur t'emporte dans la mort. Cela je n'aurais pu le permettre. La vie est comme le souffle de la brise qui caresse les herbes de la prairie...Jamais on n'en connait le sens ni la direction...

Je ne sais pas si je savais gérer correctement ce à quoi nous avons été confrontés, mais j'ai toujours essayé de le faire de manière juste.

Je comprends ta colère, mais tu dois vivre ma soeur, là est le plus important.

Je pressens de grandes choses pour toi, ta lignée est ancienne, et la couleur de ta robe parle à notre peuple natif, le Peuple Vrai, n'oublie jamais celà. Tu as une responsabilité par rapport à ce dernier.

Si je t'abandonne physiquement Oona, je reste près de toi par le coeur et l'esprit, ma présence en ce lieu en est la preuve. Sâche aussi que nous ne serons jamais seuls, l'esprit de nos pères est partout sur cette Terre. Si tu regardes au fond de toi avec serénité, quand ton esprit sera en paix, tu le sentiras. Nous marchons sur cette Terre, et en bien d'autres endroits, crois moi...

Calme ton coeur, et prenons le temps de parler de tes craintes, car une fois exprimées, elles n'auront plus lieu d'être...

L'indien sourit doucement à la jeune fille, l'observant attentivement.

[Oona]

Ses poings se desserrent, elle soupire longuement.

C'est vrai, tu as raison... Encore une fois la Sagesse parle à travers toi.

Auparavant droite, ses épaules s'affaissent d'un coup, comme si l'on venait de déposer un lourd poids sur ses épaules.

Tu ne méritais pas de mourir... D'entre nous tu étais le plus sage et le plus honorable. Même dans ta mort tu nous conseille et nous guide, sans penser à toi.

Je... Je ne sais pas si je peux être à la hauteur. Ce flambeau que tu me passes... Même si je suis honorée que tu m'ais choisis, la logique m'oblige à reconsidérer cette proposition, pour le bien de la Meute.

Je suis encore un louveteau après tout. Pourquoi Danny, ou Vlad, accepteraient-ils de m'écouter ? Ils en savent plus que moi sur bon nombre de choses... Et ils passent tellement de temps à se battre. Tu sais, ils ont failli s'entretuer, juste avant que le Caern ne soit attaqué.

Je ne sais pas si je pourrais juguler leur colère, je ne sais pas si je pourrais les guider, si je pourrais les emmener vers la victoire... Je ne sais pas si je pourrais être aussi sage que toi.

Tu... tu es déjà mort en partie à cause de moi... Si je n'avais pas été là, tu serais encore vivant pour t'occuper de nous. Alors, j'ai peur... Peur de tous les tuer, peur de voir encore mourir mes frères...

Je sais que la mort n'est qu'un passage, tu me le prouve à chaque seconde qui passe... Mais c'est quand même cruel. Tu vas nous manquer Franck. Imagine Solok, le pauvre, perdu au milieu des hommes... Et moi ?

Sa voix n'est plus qu'un murmure. Au fur et à mesure qu'elle parle, des souvenirs de sa mère et de son grand-père lui reviennent en mémoire, puis elle revoit le visage de Munndhy danser devant ses yeux...

J'ai... J'ai envie de tout abandonner, pour ne plus jamais voir mourir l'un de mes frères ou l'une de mes sœurs... S’en est déjà trop...

Elle enfouit alors son visage dans la paume de ses mains, ses cheveux tombant en cascade tout autour d'elle.

[Luniel]

L'esprit de l'indien se rapproche de la jeune fille, s'agenouillant au plus près d'elle, juste en face d'elle. L'immaterialité de sa nouvelle nature en cet instant fait souffrir Franck. Il aimerait pouvoir la rassurer par un contact physique. Il lui semble que ces derniers mois de bruits et de fureur n'ont été parsemé que de combats.

Il se souvient de sa tristesse au toucher des corps froids et sans vie de Kim et d'Erwann. Il sait ce que ressent Oona. Il sait aussi qu'elle le veille depuis que son esprit et son corps sont séparés. Il se souvient aussi de la chaleur de la fourrure de Solok, quand sous sa forme humaine il aimait à y passer la main, en un geste d'amitié et de respect. Le contact ne doit pas être que violence...La Mère offre tellement de contacts agréables... La fraicheur d'un rocher au coeur de la forêt l'été, la caresse de l'eau d'un torrent, le vent sur le visage et dans les cheveux... Tous ses instants qui se perdent à jamais pour lui...se fondent dans l'éternité de ce que seront ses souvenirs.

Alors il approche son visage au plus près de l'oreille d'Oona, s'il était encore "réel" Oona pourrait poser sa tête sur son épaule.

Puisant au fond de lui les souvenirs de son enfance avec son grand père, il transmet mentalement à la jeune indienne tout ce qu'il a de bon en lui, tout ce qu'il a gardé de tendre de ces moments. Il effectue là un ultime partage, et l'essence du mot UNION, tel que les esprits le lui ont enseignés, reprends ici encore une fois toute sa force. Oona voit avec les yeux de Franck les chemins qu'il a arpenté en Umbra pendant que le reste de la meute combattait avec honneur les enfants du Ver.

Franck lui donne la paix de l'esprit et de l'âme, et cherche à chasser cette culpabilité qu'il sent chez la jeune femme et qui lui rapelle la sienne propre vis à vis de Kim.

C'est en Lakota que le Théurge s'exprime désormais.

Oona... aucun d'entre nous ne mérite de mourrir... mais laisse moi le choix .. j'ai fait ce qui me semblait juste. Te protéger... c'était protéger le peuple..c'était protéger ce que la Nation Indienne a de plus beau...

Nombre des notres passeront aujourd'hui dans l'autre monde, il faut s'en réjouir car ils sont partis avec honneur, ils fortifieront à nouveau la Mère, et leur exemple inspirera les plus jeunes..

Tu ne dois pas abandonner, Oona... il est un temps pour les cris et la Guerre, il est un temps pour les larmes... Aucun guerrier ne s'est jamais couvert de ridicule dans notre peuple pour avoir versé des larmes pour ses frères et soeur tombés... Les larmes sont un Don, une offrande, et celles que tu verses là... me touchent bien au delà des mots...

Il ne m'appartient pas de dire si j'étais sage et honorable... Si c'est le souvenir que l'on souhaite garder de moi, Wachté...alors celà est bien.

Je sais que je te confie une lourde tâche... Si tu le souhaites, elle ne peut être que temporaire, je ne souhaite pas que celà t'afflige.

Je t'ai désignée Oona car tu es sage, et ton chant apaise les haines, tout comme il réveille si besoin l'ardeur et le courage. Nous sommes une meute libre, comme Cheval Sauvage. Des individualités fortes, mais aucune n'a ton potentiel. Si tu avances accompagnée de Dos-Courbé, de Solok et de Regard Perçant, alors les autres t'écouteront. Car vous êtes la partie la plus sage de la meute. Vladistav est rusé et habile, toute action vis à vis des suppots du Ver nécessitant des talents de dissimulation voir de fourberie, doivent lui être laissés, il sait ce qu'il fait.

Mais n'oublie jamais, c'est un Maitre de L'ombre... Si tu peux lui faire confiance, ne fais jamais confiance à ses pairs...


Quand à Danny... Il est valeureux, et puissant..mais son sang bouillone de trop de fureur, et sa langue souvent s'agite plus vite que sa pensée...

N'oublie pas Oona... La Pensée nait avant la Parole...

Vous êtes les dignes enfants de la Mère, je crois en toi pour ce que tu apporteras à la Nation Indienne, à ton peuple premier, mais également pour ce que tu apporteras au peuple de Luna. Voile de Lune le sent, comme tout Théurge...

Mais plus que tout, au delà des divergences, pense à ce que je vous ai ammené, pense à L'UNION. Si vous brisez le cercle, alors il ne restera rien... Voila ta tâche ma soeur, préserver le cercle de L'UNION pour la meute, et pour la Mère.

J'aimerais te serrer, comme on sert ceux qu'on aime, mais je ne peux plus le faire... Cependant, je te laisse ceci, il m'est encore possible de le faire...

L'indien semble se concentrer, et devant Oona apparait le petit sac médecine que ce dernier portait toujours autour du cou. Il semble déjà appartenir à Oona, Franck vient de le dédicacer, dans un dernier effort.

Il t'aidera à ce que ta volonté ne fléchisse pas, et te rapellera ce que toi et moi nous sommes, des enfants du Peuple Vrai, et des enfants de Luna.

(hrp : voir avec Maku pour le fetiche)



Garde moi dans ton coeur ma soeur, et je ne serais jamais très loin...

Franck la regarde, et Oona sent couler en elle un peu de la volonté qui animait l'indien...