La grande forêt : Munndhy, la sauvage

[Machuthu]

Nous sommes fier, Munndhy, mais notre force est incroyable en comparaison de celle des loups.

Ta meute a parfois craint d'affronter un ours, il en va de même pour nous.

Laisser un prédateur au sein de la meute est parfois dur à accepter.

[Munndhy]

- C'est de cela que je parle, le courage de l'affronter permet de nous délivrer de ce... cette entrave. Mais si c'est de moi que l'on veut parler, il faudra m'accepter telle que je suis. Un bon chasseur de gibier est nécessaire pour... une meute.

A ses paroles, de nouveaux souvenirs apparaîssent une fois encore. Elle se revoit parmi sa petite horde, sous sa forme première, chassant à sa guise et toujours d'une précision meurtrière. Un petit étirement des lèvres apparaît soudainement, détournant le regard.

[Machuthu]

Tu trouveras une meute au sein tu pourras enfin excercer tes talents sans craindre d'être rejetée pour ta différence.

Notre tribu te confiera bientôt une mission au sein d'une meute qui deviendra tienne.

En attendant, tu évolueras parmis nous pour te familiariser à nos coutumes et à nos combats.

[Munndhy]

Subitement pleine de vivacité et assoifée de connaissances à la vue de son visage pétulant de Crinos, Munndhy acquiesce de la tête d'un mouvement sec et déterminé, le sourire aux lèvres, le regard impavide brasillant l'exaltation.

- Bien !

Elle se fait déjà une lointaine perspective, s'abreuvant de savoir et d'actions. Rien qu'à l'évocation du terme "Combats", elle en apparaît fort motivée, accordant la moindre proposition, le moindre signe synonyme.

- ... Qu'attendons-nous ?

Et elle se met soudainement sur ses deux pattes arrières, sous l'effet du sentiment nouveau... La joie de pouvoir s'enrichir intellectuellement en compagnie de ses "véritables semblables" et ainsi connaître d'inédits horizons.

[Machuthu]

Rien, suis moi.

Frappe-la-mort prend la direction du Caern et explique.

Tu es née sous une lune pleine, cela ne fait aucun doute, mais je voudrais te présenter à notre maîtres des rites, afin qu'il lise les signes des esprits en ce qui te concerne.

Frappe-la-mort s'approche d'un des garous, un peu à l'écart des autres. Il semble méditer, mais malgré cela, il accueille avec joie le nouveau venu. Les deux métamorphes échange un regard plein de complicité et Frappe-la-mort explique.

Je suis venu te présenter Munndhy, une jeune louve qui nous a rejoint il y a peu, j'aimerais savoir ce que disent les esprits à son sujets.

* Vole-au-dessus-de-la-forêt *

Bonjour Munndhy, je suis Vole-au-dessus-de-la-forêt, avant que je ne commence, as-tu des questions particulières ?

[Munndhy]

- Aucune en particulier... J'apprendrai au fur et à mesure.

Comme aveuglée par l'enthousiasme, Munndhy ne semble que se préoccuper de la suite en laquelle elle attend quelques barouds tant souhaités.

[Machuthu]

Vole-au-dessus-de-la-forêt se saisit de quelques pierres dans un sac qu'il jette au sol. De sa lourde patte de Crinos, il trie les pierres et range certaines d'entre elles.

Le théurge se concentre un instant, fronce les sourcils et marmonne quelques mots d'un façon inintelligibles.

Le langage des esprits est vague aujourd'hui et il faut que je les interroge un peu plus... Ta destinée n'est pas une chose aisée à lire jeune louve.

Le Théurge commence alors à chanter quelques parôles en haute langue qu'il ponctue par un hurlement tantôt doux, tantôt dur. Les yeux mi-clos, Munndhy a l'impression que le garou voit défiler devant lui de multiples images. La truffe du théurge hume l'air à la recherches d'odeurs particulières et lorsqu'enfin il ouvre les yeux, il semble perplexe.

J'ai vu et senti des choses étranges Munndhy. Je sais maintenant que les esprits ne souhaitent pas que tu évolues au sein de la forêt.

Ta force est grande et les esprits le savent. Ils veulent mettre à profit ta combativité dans un domaine où Gaïa a cruellement besoin d'aide.

J'ai senti l'odeur des villes et j'ai vu le Caern de la Roche dressée. Les menaces qui pèsent sur ce caern semblent inquiéter les esprits.

Frappe-la-mort semble particulièrement surpris des paroles du théurge.

Es-tu sûr mon frère ? Oui, sans doute, tu ne te laisserais pas aller à des supputations sans fondement.

Eh bien Munndhy, il semble que les esprits aient pour toi des projets inhabituels... Je ne sais guère si tu dois t'en sentir flattée ou déçue, mais pour ma part, j'aurais préféré que tu restes à nos côtés...

[Munndhy]

Aux paroles déversées telle une avalenche, Munndhy en paraît perplexe, ayant reçu comme éclair soudain, une frappe tétanique, et elle ne dit mot, remuant les dires dans sa tête.

Au bout de quelques minutes, travaillant la reflexion, elle se gratte distraitement le cou avant d'articuler :

- Parle moi de ces "villes" et de cette... "Caverne de la Roche graissée".

Hésitante à prononcer ses derniers mots. Puis elle tourne légèrement la tête de biais vers Frappe-la-Mort, les sourcils froncés.

- ... Quels projets... inhabituels ?

Décidément, elle a attérit beaucoup plus loin que ce qu'elle a pu penser.

[Machuthu]

Vole-au-dessus-de-la-forêt corrige d'abord Munndhy en souriant.

Le Caern de la roche dressée se trouve non loin du coeur de la ville.

C'est un endroit où les hommes pullulent. Leur nombre est plus grand que toute ta meute et que toutes les meutes de loup que tu as jamais vu.

La ville est le foyer d'un grand nombre de dangers, l'habitât de bon nombres de nos ennemis.

Rare sont ceux de notre tribu qui officient là-bas et il est surprenant que les esprits souhaitent te voir prendre ce chemin, voilà pourquoi je parlait de projets inhabituels.

[Munndhy]

En plein dans la reflexion, Munndhy finit par s'asseoir à même le sol, quasi accroupie, le postérieur posé sur la terre, d'ailleurs ne se rendant toujours pas compte de son état Crinos nue. Mais passons... elle veux en connaître plus, c'est ce qui la préoccupe en ce moment.

- Admettons que je veuille bien accomplir ce... projet, pourquoi serais-je séparer des... "miens" ?

Ce terme, elle n'y est pas encore habituée. Ces événements sont à l'évidence nouveaux pour la louve et bouleversants.
Cependant, aucune lueur de rage ne se manifeste pour le moment en elle, seule cette soif de savoir en est présente, sentiment auquel elle n'a jusqu'à lors connu véritablement.

[Machuthu]

Vole-au-dessus-de-la-forêt se plonge dans une reflection intense avant de répondre.

La force de notre tribu vient du sauvage et nos cousins des villes ont oubliés cette partie de leur nature. Peut-être que les esprits souhaitent que tu le leur rappelles.

Peut-être également que les esprits souhaitent confier cette mission à l'un des notres qui ne se soucie pas trop des humains.

Tu dois savoir Munndhy que les esprits sont rarement clairs dans leur demande, mais qu'ils sont souvent juste.

Crois moi, tu trouveras ton avantage dans cette situation et tu auras ta part de chasse dans ce monde hostile.

Peut-être devrions nous aller en parler aux anciens, peut-être auront-ils des conseils à te prodiguer.

[Munndhy]

Aux mots de Vole-au-dessus-de-la-forêt, Munndhy se sent peu à peu dubitative, elle a comme l'impression d'être mise à l'écart des Autres, comme livrée aux "ennemis de Gaïa" sachant que ce projet des Esprits leur est hors du commun et réservé aux... Enfin c'est ce qu'elle en déduit, sa reflexion n'arrive pas à trouver une explication concrête à tout cela... Mais la possibilité de découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles saveurs sous la langue et sensations ; accroître son savoir, tourne à son profit.

- Quand comptes-tu nous amener à eux ? Aux Anciens dis-tu.

En s'attendant à une réponse brève, l'impatience se manifeste.

[Machuthu]

Vole-au-dessus-de-la-forêt ne se fait pas prier, il se lève et se dirige vers les ancines.

Maintenant Munndhy.

Les trois garous sont accueillis sans tarder par les anciens et le théurge leur expose la situations.

Vos yeux ont vus de grandes choses et votre sagesse est sans égal parmi nous.
J'ai consulté les esprits au sujet de Munndhy et ils ont montré un chemin qui n'est pas commun.

Les esprits semblent souhaiter que cette jeune louve rejoinge le Caern de la Roche dressée, mais j'en ignore la raison profonde.

Au parole du théurge, les anciens s'agitent un peu. Visiblement, ce type de situation n'est pas fréquente. Ils échangent quelques paroles en chuchotant, si bien que ni Munndhy, ni ses compagnons ne sont à même de les entendre, puis ils se tournent à nouveau vers le groupe.

* Aube-rayonnante *

Allez contre les esprits serait stupide. En tant que théurge, tu le sais.

Frappe-la-mort, accompagne la louve jusqu'à la Roche dressée et présente là à ses nouveaux compagnons. Je rechigne à te laisser partir, jeune ahroun, mais nul ne peut aller contre son destin.

D'un signe de tête, l'ancien stipule que l'entretient est finit. Les trois garous se retire et Frappe-la-mort observe Munndhy, l'interrogant du regard pour savoir si elle est prête.

[Machuthu]

A ce moment un hurlement retentit, clair et vibrant, Munndhy n'a jamais entendu un loup hurler de la sorte. Son être entier vibre, comme s'il savait déjà que c'est sa meute qui s'approchait.

Ce que son instinct lui signifiait, Frappe-la-mort le lui confirme rapidement.

Eh bien, je présume que voilà ta meute.

Et le garou répond à l'appel.


(hrp : La suite sur : Une louve au creux de l'arbre milénaire)