La grande forêt : Munndhy, la sauvage

[Munndhy]

A l'évidence, les muscles de Munndhy perdent de leur puissance, s'affaissent sous le poids de Frappe-la-Mort, jusqu'à ce que la Louve s'immobilise totalement, fort essoufflée pour s'être démenée autant qu'elle pu. Sa respiration en est saccadée, sa gueule revenant quelque fois à l'assaut, claquante de rage.

Enlève tes sales pattes de là ! Grrr Dégage !

Puis elle se soumet au silence, la colère s'en allant peu à peu avec la fatigue.

[Machuthu]

Frappe-la-mort attend encore quelques secondes, afin que Munndhy prenne acte de sa supériorité puis lentement se redresse et s'éloigne, tournant le dos à la louve.

Si le garou semble ne pas se soucier de son adversaire, Munndhy sent qu'il reste sur ses gardes.

Tu as senti la rage de tes ancêtres. Tu portes en toi leur force. Suis-moi, je vais te présenter aux tiens.

Munndhy a effectivement ressenti la présence de souvenirs oubliés dans les tréfonds de sa mémoire. Elle a toujours été différente sans savoir pourquoi. Aujourd'hui, Frappe-la-mort lui apporte un élément de réponse.

[Munndhy]

De toute évidence intriguée par cette révélation, la Louve s'en vient à reprendre son souffle toujours à terre, puis elle pose l'une de ses pattes avants sur le côté afin de se relever en douceur, prenant toutes les précautions pour ne pas agraver ses blessures profondes. Comme avide de connaissances, curieuse de nature, Munndhy suit les pas, sous une démarche vacillante parsemée de spasmes dû à la violente douleur au flanc, de Frappe-la-Mort sans un mot ni un son, comme abattue et déshonorée, acceptant sa défaite.

[Machuthu]

Fort heureusement, la douleur au flanc s'estompe un peu, sans disparaître complétement.

Frappe-la-mort trottine devant. Il s'assure que la louve parvienne à le suivre sans rééllement lui laisser de repos. Après une demi-heure de course, il s'immobilise et pousse un long hurlement.

Munndhy reconnaît ce hurlement, il est destiné à prévenir les siens de son arrivée. Après quleques secondes, un autre loup se présente à Frappe-la-mort et le salue, d'égal à égal. Sa fourrure est sombre et son oeil vif, il montre alors le chemin jusqu'à une clairière ou se tienne d'autres créatures. Certaines d'entre elles sont aussi grandes que ne l'était Munndhy tout à l'heure, d'autres ont une taille normale.

Pour certains, bien que leur odeur atteste clairement qu'il s'agisse de loups, leur corp semble déformer. Ils se tiennent sur leurs deux pattes arrirères et dépassent les autres de plusieurs têtes.

[Munndhy]

Depuis le début de leur marche harassante, elle n'a cessé de jurer contre son rival en secret, ceci étant trahi par ses râles roulant dans la gorge, maugréant entre ses crocs. Révoltée par tant d'insolences, elle s'arrétait de temps à autres, le souffle haletant, puis reprenait la route lorsque Frappe-la-Mort se retournait pour elle-ne-savait-quoi.

Arrivés enfin à destination, Munndhy expire un bon coup, la langue pendante, vautrée sur les crocs inférieurs. Et au moment où d'étranges congénères font leur apparition, la Louve retient un sursaut, fort surprise par tant de bizarreries concernant les silhouettes qui s'offrent à sa vue.
Elle guide alors ses pas tremblottants et prèts à s'effondrer sous le poids de la Garoue, malgré sa peine vaine, en direction de l'un d'entre eux puis s'écroule brusquement aux pieds de ce dernier.

[Machuthu]

Le garou au pide duquel Munndhy s'est effondré lève un regard interrogateur vers Frappe-la-mort qui lui répond sur un ton détaché.

Elle voulait commander.

Frappe-la-mort s'avance un peu dans la clairière, laissant la louve profiter d'odeurs végétales qu'elle n'a encore jamais senti jusqu'à présent. Le lupus s'arrête après quelques mètres, baisse les oreilles et la queue en attendant qu'un des loup qui se tient debout lui fasse signe d'avancer.

Qu'a-t-elle ?

* Frappe-la-mort *

Sa rage est forte, Aube-rayonnante, j'ai du la maitriser.

* Aube-rayonnante acquiesse *

Enseigne lui puis revient nous voir.

Frappe-la-mort recule puis fait demi-tour, il vient se placer à quelques pas de Munndhy et affirme

Ta blessure guérrira. Es-tu prête à écouter et à apprendre ?

[Munndhy]

Ayant écouté leur conversation entre eux, n'ayant aucunement manqué un seul détail, elle semble soupirer de lassitude et de mépris envers tous.
Pourtant, elle est restée silencieuse, regagnant une respiration normale.

Et à la question de Frappe-la-Mort, elle tourne la tête vivement vers ce dernier en se relevant, apparemment de nouveau en colère, grognant sur un son ténu.

... Ouais...

Puis elle abaisse la tête en remuant l'une de ses pattes avants, les yeux toujours rivés sur le Loup, étant désormais son rival à jamais même s'il se comporte comme un mentor, d'une certaine manière, à son goût.

[Machuthu]

Le ton agressif de Munndhy n'échappe pas à Frappe-la-mort mais il semble préférer ne pas relever.

Tu t'es toujours senti seule, n'est-ce pas ?

Effectivement, les compagnons de meute de la louve n'ont jamais tressé avec elle des relations aussi soudées qu'avec les autres.

La rage en toi leur faisait peur. Cette rage est un don de Gaïa mais les lous qui n'ont pas ce don ce méfient, instinctivement, car la rage est puissante. Le jour ou tu métrisera ta rage, ta force sera encore plus grande.

[Munndhy]

Agitant les oreilles, Munndhy glisse de brefs regards vers ses congénères avant de le reporter sur son interlocuteur après avoir finit son discours.
Et, ignorant la question de celui-ci, elle esquisse quelques pas vers sa droite, dirigeant sa tête de biais vers Frappe-la-Mort, en protestant.

Toi, tu n'as pourtant pas la même rage que la mienne, comme tu le prétends, et tu m'as...

Elle exprime une gêne haineuse en pestant de crachats entre les dents sur les autres avant de finir.

... battu.

Apparemment nullement débarrassée de cette pensée persistante d'avoir été perdante pour la première fois.

[Machuthu]

Frappe-la-mort poursuit sans se soucier de la haine de Munndhy.

Ma rage n'est pas aussi forte que la tienne, mais elle est présente. Seulement, je la contrôle pour ne l'utiliser que le moment venu.

Cette rage peut te permettre de faire des choses extraordinaire vois-tu ?

Par exemple, tu as ressenti tout à l'heure une forte douleur, la rage peut te permettre de l'ignorer.

Frappe-la-mort semble se souvenir de sa première rencontre avec Munndhy.

Elle te servira beaucoup lorsque tu auras à faire aux deux pattes.

[Munndhy]

Tout en écoutant Frappe-la-Mort, elle fait les cent pas devant lui sous une démarche empressée, la tête baissée, les yeux rivés sur le sol et parfois sur son interlocuteur, les oreilles quelque peu rabattues vers l'arrière, agacée face à l'évidence.
Puis elle stoppe en entendant l'expression " deux pattes ", ses souvenirs resurgissant davantage à la surface, elle grogne un bref instant à cet événement vécu.

Bien, je les ai vu, en pointant du museau le rassemblement, qu'attends-tu de moi maintenant ?

Les yeux de Munndhy fixent à présent ceux de son guide, toujours de biais.

[Machuthu]

Frappe-la-mort fixe Munndhy droit dans les yeux.

Nous sommes les guerriers de Gaïa, ses défenseurs. Et aujourd’hui, la mère a besoin de notre aide… notamment contre les deux pattes.

Je veux que tu apprennes ce que tu es et que tu défendes Gaïa.

[Munndhy]

Munndhy, elle qui n'a guère prêté attention à la Mère de la Nature, Gaïa durant toute sa vie jusqu'à lors, s'intéresse alors peu à peu à cette motivation qu'anime semble-t-il ses semblables, aussi communs qu'elle. La curiosité se fait sentir une fois encore en elle et, approuvant vaguement, lui fait acquiescer de la tête dans un mouvement à peine perceptible.

Soit !

[Machuthu]

Frappe-la-mort s'approche alors de Munndhy.

La rage est forte, mais la gnose aussi. Je dois t'emmener maintenant voir le monde des esprits.

Dès que le lupus a fini de parler, Munndhy sent la caresse d'un feuillage sur son pelage. Elle peine un instant à respirer comme si cette végétation était trop luxuriante pour laisser l'air filtrer mais la sensation cesse laissant la louve de nouveau libre de ses mouvements. Le spectacle qu'elle découvre est surprenant.

La forêt semble encore plus vivante en ce lieu, comme si tout n'était qu'harmonie entre les animaux. Bien que les arbres présentent de nombreux point commun avec ceux qu'elle vient de quitter, quelquechose diffère mais Munndhy ne sait pas quoi.

Au dessus de la cime des arbres, la louve aperçoit rapidement une lune à la couleur de sang. Diverses animaux évoluent de ci de là mais leur odeur diffère de ce que la louve à l'habitude de sentir, elle est plus nette, plus pure.

[Munndhy]

Elle lâche alors soudainement un gémissement de surprise dès leur arrivée, collant ses oreilles à l'arrière, la tête baissée et quelque peu enfouie en son cou. Et lorsqu'elle aperçoit le décor qui s'offre à ses yeux, elle se redresse, la gueule entrouverte, embrassant du regard la forêt merveilleuse, hors du commun.

Pourtant, l'étrange lune de grenat l'attire plus que tout le reste, ses pupilles y sont rivés, comme absorbées et envoûtée par l'intense couleur émanant de cette beauté... naturelle, pense-t-elle.

Elle ne peut cependant savoir si elle est ronde ou croissante, les cîmes la gênent. Munndhy esquisse alors quelques pas sur le côté puis vers l'arrière, sa tête toujours levée en direction de la lune, et elle semble ainsi vouloir la contempler entièrement et ce, à tout prix.