La route du Nord : Oona, la musicienne

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La route du Nord : Oona, la musicienne

Messagede Machuthu le Jeu 09 Sep 2004 14:59:49

Le soleil sera bientôt caché par les arbres et Oona marche depuis l'aube. Le ciel rouge annonce la venue des ténèbres et la jeune indienne sait qu'elle va devoir dormir à la belle étoile. Même si la nuit s'annonce fraîche, une chose est sûre, elle ne regrettera pas le motel miteux ou elle vient de passer près d'un mois. Déjà, l’air pur de la forêt en bordure de route lui rappelle la douce époque ou elle vivait parmi les siens. Trop longtemps elle a été séparée d’eux, aujourd’hui, elle retourne vers son peuple et ses traditions.

Lors de sa dernière visite, le village avait perdu de sa beauté, en parti détruit, Oona y avait appris la mort de son grand-père et de quelques amis. Quelle nouvelle l’attendait cette fois ?

Sentant la tristesse et le doute approcher, la musicienne sortit sa flûte, celle de son aïeul. Rien de tel pour lui remonter le moral. Oona pose donc ses affaires sur le sol et commence à jouer. Les notes, harmonieuses, s’élèvent bientôt au dessus des arbres, et la jeune femme sent son courage revenir. Peut importe ce qui l’attend demain, elle sera libre et avec les siens.

Bercée par la musique, Oona n’entend pas arriver le camion derrière elle. La forêt est exploitée dans ce coin et il s’agit de l’un de ces poids lourds qui ramènent les tronc des arbres jusqu’à la scierie, à une cinquantaine de kilomètre de là. Le véhicule roule à vive allure mais ralentit lorsque le chauffeur aperçoit l’indienne. Il ralentit et finit par s’immobiliser devant la jeune femme. Le chauffeur descend, une carte à la main pour demander un renseignement à la jeune femme.


‘scusez moi est-ce que vous sauriez ou je peux trouver l’exploitation de Mr Lockulm ?

L’homme a une torche à la main et éclaire la carte devant lui.
Dernière édition par Machuthu le Ven 10 Sep 2004 07:50:27, édité 1 fois.
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Messagede Oona le Jeu 09 Sep 2004 17:34:50

Surprise par la brusque arrivée du camion, Oona s'arrete de jouer et precipite sa flûte dans son sac à dos. A peine cela fait, voilà que le camion est déjà à sa hauteur. Elle se retourne vers le camion, et regarde l'homme en descendre et se diriger vers elle, la curiosité plissant ses sourcils.

Elle écoute attentivement sa question, puis l'observe un moment, sans gêne. Enfin, elle se decide à répondre :


Euh... Aucune idée. Vraiment.

Elle n'avais même pas pris le soin de regarder la carte ni même de reflechir un quart de seconde à sa réponse. Elle n'allait tout de même pas aider les gens qui pillaient ses forêts ?

Après lui avoir repondu, elle se met à attendre qu'il s'en aille pour reprendre, elle aussi, sa route et se trouver une place ou dormir.
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Messagede Machuthu le Ven 10 Sep 2004 08:17:01

Alors qu'Oona répond par la négative, la porte côté passager s'ouvre et un homme descend. Le regard de biais, il se dirige vers la forêt, probablement pour se soulager. Guère rassurée, la jeune indienne le suit des yeux lorsque qu'elle reçoit un coup violent sur la tête. Avec le détachement propre aux moments de grand dangers, Oona note le bruit du plastique de la torche qui se brise sur son crâne, sa chute lente et sa réception lourde sur le sol, à moitié évanouie. Puis d'un coup sec, l'homme derrière elle arrache une bonne partie du haut de sa tunique, découvrant les seins de l'indienne. La voix de l'homme retentit bientôt, grâve et ironique.

Alors ma belle, c'est pas prudent de s'avanturer toute seule en pleine forêt. Un joli brin de fille comme toi, on sait jamais ce qui peut arriver.

Le deuxième homme s'approche pendant que le premier déboutonne son pantalon.

Décidement, rien de ce que lui auront apporter les blancs n'aura été possitif, d'abord son père qui l'abandonne puis qui vient le rechercher après des années d'absence pour la forcer à intégrer une école et à quitter ses terres. Ensuite ces deux hommes, gras et mauvais...

Dans un état de semi-conscience, Oona sent une colère sourde monter en elle qui la réveille. Oona sent petit à petit revenir en elle toutes les peines de sa vie, toute la colère refoulée à la mort de sa mère, au départ de son père. Ses mains se crispent dans l'argile, son dos frisonne tandis qu'elle sent cette rage déferler en elle telle la tempête.
Elle redresse la tête, fixe l'homme qui l'a frappé droit dans les yeux, son crâne la fait encore souffrir mais sa rage a pris le dessus masquant pour un temps la douleur.

Son corps semble n'être plus qu'un brasier dont le crépitement s'intensifie en des craquements sinistre. Chaque parcelle de son corps semble abriter ce feu intérieur qui la déchire. Oona se redresse de toute sa hauteur et domine l'homme de plusieurs têtes. Ce dernier l'observe, le regard vide, transfiguré par la peur. Il laisse tomber son pantalon au sol, découvrant son sexe rigide dans une posture on ne peut plus ridicule.

L'indienne lance son bras pour le gifler de toutes ses forces. Elle sent la peau se déchirer son l'impact de sa main, son crâne se déformer son sa force, son cou céder à la violence de sa rage.

Le combat a duré quelques instants ou quelques minutes, tout au plus. Oona ne sait plus... Il reste juste l'odeur de la peur et du sang qui flotte dans l'air au dessus des deux corps.

Oona sent une autre odeur, plus familière celle-ci, mélange de terre et de cuir. Un troisième homme est arrivé, il contemple le spectacle.
La jeune indienne sent encore en elle la chaleur de sa colère, la brulure de ses muscles. L'homme, derrière elle, commence à lui parler doucement en indien. Effaçant un peu plus à chaque parole la colère et la rage.


Fille de gaïa, écoute moi. Le danger a quitté la forêt, il ne reste que toi et moi. Laisse ta colère partir, je t'en supplie.

Une pointe de peur est perceptible dans la voix mais aucune menace ne semble provenir de l'indien.
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Messagede Oona le Ven 10 Sep 2004 11:55:33

Elle contemple les cadavres devant elle, haletante. L'odeur du sang lui vrille les narines, elle n'entend que son coeur battre à tout rompre, elle n'entend que sa rage bouillir dans chacuns des muscles de son corps.

Puis elle sent le troisème homme. Sa première envie est de le frapper. Fort. Mais... quelque chose l'en empêche. Sa voix ? Familière ? Impossible... L'accent de ses ancêtres ?

Oona se tourne lentement vers lui, la poitrine soulevé par des inspirations qui, comme le plongueur sorti de l'eau, cherche à haper le maximum d'air aux alentours. Elle le regarde.

Ses mots la calment, elle ne comprend pas vraiment ce qu'il raconte, mais il parle doucement et dans une langue qu'elle comprend... Cela lui suffit. Difficilement, sa respiration s'apaise, la chaleur de son corps disparait. Bientôt, la rage n'est plus qu'un souvenir douloureux dans ses veines...

Chancellante, elle finit par s'ecrouler à terre à peine quelques secondes après la fin de la phrase de l'homme.
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Messagede Machuthu le Ven 10 Sep 2004 13:55:16

Bientôt la chaleur de la rage s'estompe et laisse place à la douleur. Une nouvelle fois, ses muscles semblent se changer, rétrécir. Oona aperçoit ses mains griffues redevenir peu à peu humaine. Le choc de la bataille commence à se faire ressentir, elle tremble de toute part comme une feuille emprisonnée et tourmentée par un vent trop fort. Puis sa vision se trouble et les larmes coulent abondamment sur ses joues.

Recroquevillées sur elle même, elle sent bientôt le poids d'un manteau délicatement posée sur ses épaules et la voix douce de Vision-de-l'aigle, un homme du village.


C'est fini Oona, on rentre au village maintenant.

Vision-de-l'aigle aide la jeune femme à se relever et se dirige vers sa camionnette.
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Messagede Oona le Ven 10 Sep 2004 16:29:25

Malgré la douceur de la voix de l'indien, et le reconfort qu'il semble vouloir lui apporter, Oona ne cesse de pleurer. Elle est encore terrorisée et completement chamboulée.

Bien sûr, elle n'a pas compris ce quil lui était arrivé, mais elle en sait assez pour comprendre qu'elle peut avoir peur sans honte.

Elle se laisse entrainer vers la camionette, guidé par les bras de Vision-de-l'aigle. Il l'installe doucement sur le siège passager. Toujours appeurée, elle reste recroquevillée, les bras enlacant ses genoux.

Quelques larmes fillent encore le long de ses joues.
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Messagede Machuthu le Ven 10 Sep 2004 16:59:25

L'indien récupère quelques objets... appartenant à Oona et effectuent deux ou trois opérations qui échappent au regard de la jeune femme.

Lorsqu'il remonte enfin à la place du conducteur, il a placé à l'arrière le sac et les afaires d'Oona. La voiture se met en branle et après quelques instant, Oona entend une détonation derrière elle, la camion est en feu et le réservoir semble avoir explosé.

Vision-de-l'aigle observe Oona et continue à lui parler doucement.


Ce n'est pas ta faute tu sais... cela devait être.
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Messagede Oona le Ven 10 Sep 2004 17:19:53

Elle sursaute lorsqu'elle entend la détonation et s'empresse de regarder derrière elle. Elle apercoit rapidement la carcasse fumante du camion et comprend.

Puis elle le regarde. Il lui parle, mais les mots ne traversent pas la brume qui embrouille son esprit. Elle secoue la tête, puis le regard hébété et encore au bord des larmes elle dit d'une voix très peu assurée :


C.. Comment ? Je...

Elle ne fint pas sa phrase, ne sachant que dire d'autre.
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Messagede Machuthu le Ven 10 Sep 2004 17:23:25

Vision-de-l'aigle cherche les mots un instant.

Ton grand-père t'expliquera ça mieux que moi, mais il faut que tu sache que Gaïa, notre mère t'a fait un don à la naissance... Ce don devra te servir pour la protéger...
Enfant, tu ne pouvais pas l'utiliser, maintenant, Gaïa a du juger que tu étais prête.
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Messagede Oona le Ven 10 Sep 2004 18:49:13

Retrouvant peu à peu son calme, l'esprit d'Oona commence à recouvrir ses facultés de raisonnement.

Cependant, les mots de l'indien restent des plus énigmatiques. Gaia ? Grand-Père ? Un don ? Mais il est mort ! La proteger ? De quoi ? Un flot de question bouillonne dans sa tête. Pas tout à fait remise de ses emotions, encore toute tremblante et légèrement frigorifiée, elle decide alors de s'accrocher à la seule idée qui lui est famillière :


Grand-Père ? Demande-t-elle, en regardant son chauffeur.
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Messagede Machuthu le Sam 11 Sep 2004 20:02:44

Vision de l'aigle hoche la tête.

Mmmh, tu te rapelles d'Oeil-unique... Ton grand-père lui a enseigné pendant quelques années la tâche d'un shaman mais lorsque ton grand-père est mort, Oeil-unique n'était pas prés. C'est pourquoi, il interroge souvent l'esprit de ton grand-père.

Je suis sûr que son esprit te répondra à toi aussi. Il veille encore sur nous, j'en suis sûr.
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Messagede Oona le Sam 11 Sep 2004 21:13:22

Oeil-Unique parle à Grand-Père ?

Tout s'embrouille dans la tête d'Oona. Elle devisage son chauffeur et tente de fouiller sa mémoire pour se souvenir. Avec la confusion qui règne, elle n'a pas vraiment fait attention au visage de son "sauveur". Pourtant, il connait beaucoup de chose, ce qui fait forcement de lui l'un de ses anciens voisins.

Elle plisse les yeux, forcant son esprit à se souvenir. Le connaissait elle, ou pas ? Lui avait elle déjà parlé, ou non ?
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Messagede Machuthu le Dim 12 Sep 2004 20:02:24

Le choc s'estompant peu à peu, les esprits d'Oona se remmettent en place et peu à peu, elle se remémorre les liens de Voile-de-l'aigle avec le village. C'est un frère d'Oeil unique, partit vivre dans un autre village.

De temps à autre, lorsque le vieux chaman enseignait à Oeil unique, Oona faisait patienter Vision de l'aigle avec une musique douce et aérienne.

Quand elle y pense, il tarde à la jeune femme de retrouver Oeil Unique, il a presque fait parti de sa famille lorsqu'elle vivait au village.
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Messagede Oona le Lun 13 Sep 2004 09:28:49

Vision de l'aigle ?! Mais oui, c'est toi ! Comment est ce que tu savais que j'étais là ?

Oona venait de reconnaitre l'homme. La joie submergeait son coeur, elle qui se croyait seule et perdue, voilà que ses anciens frères de sang debarquaient ! Quelle chance, quelle plaisir !

Le fait de reconnaitre Vision de l'aigle, et de se souvenir d'Oeil-Unique avait effacé tous les lambeaux de peur qui pouvaient encore s'accrocher à elle. Cela faisait tellement longtemps qu'elle desirait les revoir...


Alors Oeil-Unique est devenu l'un des chamans du village ? Il s'en sors bien ? Il était doué, non ? Et puis s'il parle à Grand-Père... Il doit être bon, pour vo... nous ?

Le fait de dire nous, de s'integrer à nouveau dans la communauté, lui procurait un plaisir intense, plaisir qui rappela d'innombrables souvenirs heureux, souvenirs dans lesquelles elle s'absorbe quelques instants.

Pour une fois, depuis longtemps, un large sourire étirait ses lèvres.
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Messagede Machuthu le Jeu 30 Sep 2004 21:06:54

Vision-de-l'aigle sourit à son tour devant la joie d'Oona.

Pour être franc, je ne savais pas du tout que tu étais là, c'est lorsque je t'ai vu près du camion que j'ai compris.

Il était temps que tu nous rejoignes, je suis sur qu'Oeil-unique pourra t'apprendre de nombreuses choses.
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