La naissance de Vladistav

[Machuthu]

22h30, l'avion est pile à l'heure. L'aéroport de New-york est plutôt calme cette nuit. Vladistav sort, profitant un instant de l'air frais. De l'aéroport, un peu éloigné du centre ville, le paysage urbain nocturne s'étale, telle une fresque, illuminée par les multiples éclairages. Rien à voir avec la nuit d'Alaska.

Vladistav arrête un taxi, il est las, le voyage fut long et peu confortable. Machinalement, il donne l'adresse de l'hôtel au chauffeur. Le taxi démarre et Vladistav observe un peu le paysage défiler... Il a hâte de se retrouver à l'hôtel.

Après quelques minutes, Vladistav ne se sent pas tranquille, il a un mauvais présentiment. Son métier lui a appris à se fier à son instint et ce soir, il y a quelque chose qui cloche. Le taxi ne semble pourtant pas être suivi, il suit la route habituelle alors quoi ? Tout un coup Vladistav réagit, il repasse mentalement la phrase d'accueil du chauffeur. Aucun doute, ce dernier parlait américain mais cachait un accent très léger. Oui, sur le coup, il n'a pas fait attention, mais le chauffeur a un accent scandinave...

[Groundargh]

Immédiatement, Vladistav sent l'inquiétude le gagner. Mais rapidemment ses réflexes prennent le pas. Vladistav est tout sauf un maître de guerre mais son métier l'a habitué à être confronté à des situations difficiles et bien que sa formation l'ait plus habitué aux salles de cours et aux bibliothèques, il avait néanmoins décidé d'apprendre à se servir d'une arme de poing. Machinalement il vérifie d'un doigt la présence de son vieux tokarev 7.62, seul souvenir qui lui restait de son père. Un peu rassuré, Vladislav s'employa à prendre un air dégagé en faisant mine de lire son New York Times. Vladistav se dit que décidémment il devait être paranoïaque en se laissant ainsi apeuré par un détail si insignifiant. Mais il décida néamoins de rester prudent et scruta la route empruntée par le taxi de manière à pouvoir réagir instantanément si celui-ci tentait de s'écarter de l'itinéraire qu'il lui avait indiquée.

Vladistav demanda en Russe au chauffeur :

Connaitriez-vous un bon restaurant dans le coin?

[Machuthu]

Le chauffeur jette un oeil dans le rétro, signifiant à Vladistav qu'il n'a pas compris la question. Il hoche négativement la tête à l'intention de son client. L'hotel n'est plus guère qu'à un kilomètre de là et Vladistav commence à se détendre un peu.

Le chauffeur met son clignotant et tourne dans une rue importante. Vladistav connaît l'avenue en question. Il est possible d'aller à l'hotel par cette direction, mais le chemin est plus long.

De son côté, le chauffeur semble détendu et parfaitement calme.

[Groundargh]

A présent plus calme, Vladistav se fustige de s'être laissé emporter par son imagination. Les derniers évènements n'ont pas été sans risques et Vladistav sait qu'il doit rester conscient que certain membres influents outre-atlantique donneraient cher pour lui faire payer sa trahison.

[Machuthu]

L'avenue est presque déserte ce soir. Le taxi s'engouffre dans un tunnel et tout à coup, il fait un écart dans sa course. Le chauffeur peste.

Argh, ça doit être le pneu avant.

Il immobilise rapidement le taxi et descend voir. Vladistav n'est pas rassuré, cette fois il en est sûr, le chauffeur avait un accent russe.
Une berline s'engouffre à son tour dans le tunnel, elle ralentit.

Vladistav jette un oeil rapidement. Il reconnaît le chauffeur, c'est un homme de main du général Kadirov. Le chauffeur de taxi s'éloigne quant à lui en courant. Vladistav ne sait que trop bien ce qu'il risque de se passer...

[Groundargh]

Vladistav sort en essayant de garder le taxi entre la berline et lui et dégaine son tokarev. Le contact de l'arme le rassure un peu et il analyse la situation. La berline se rapproche dangereusement et il n'est pas évident que ses talents de tireur lui permettent de s'en tirer face à des homme d'armes bien entrainés et équipés. Décidément, il est plus facile de gérer des dossiers assis derrière un bureau. Mourir ici, dans ce tunnel sombre, piégé dans un traquenard sournois, Vladistav se demande comment il a pu en arriver là. Bien décidé à ne pas se laisser exéuter sans combattre, il vérifie son chargeur et se prépare à engager un combat qui est bien parti pour être le dernier de son existence...

[Machuthu]

Par la vitre, Vladistav aperçoit les canons dedeux Kiparis.

Des armes Russes, ces anciens Kamarades n'ont pas du appréçier sa petite escapade.

Les coups de feu commencent, et Vladistav se cahce tant bien que mal derrière la carroserie du taxi mais les rafales se succèdent. Sur le côté du taxi, il aperçoit une ombre qui s'approche, une arme au poing.

[Groundargh]

Vladistav entreprend d'ouvir le feu sur ses assaillants. Calmement , sûr de lui, il vise et tire à plusieurs reprises mais les rafales sont précises et il n'a pas le temps d'ajuster convenablement son tir, devant se contenter de tirer au jugé. Lorsqu'il voit l'ombre s'approcher le long du taxi, il lève lentement le bras dans sa direction, et bloque sa respiration. Au moins il ne partira pas seul ce soir...

[Machuthu]

L'homme débouche rapidement du côté du taxi mais Vladistav est prêt et le tokarev fait son office. L'homme s'éffondre lourdement. De l'autre côté du taxi, Vladistav perçoit un autre mouvement. Comment a-t-il pu se laisser surprendre ainsi ? Trop concentré sur le premier homme, Vladistav n'a pas vu le deuxième s'approcher par l'avant.
Dans un reflexe désespéré, il se retourne arme et tire... en même temps que son adversaire qu'il touche à l'épaule.
Vladistav sent immédiatement une douleur cuisante dans l'abdomen. C'est foutu, on ne se remet pas de ce type de blessure il le sait... Ces salauds l'ont eu... Mais puisqu'il doit mourrir, il ne mourra pas seul. Vladistav achève son adversaire touché à l'épaule par un deuxième coup de feu en pleine poitrine cette fois. Il voit rouge, la colère, la rage, monte en lui, ils vont payer.
Vladistav se retourne vers le taxi, sous l'effet de la colère, son sang bat ses tempes, il lui semble que tout son corps hurle de douleur et de rage, décuplant sa force. Et de fait, ses muscles gonflent, brisant ses os, tout son corps n'est pendant un instant que douleur et rage puis Vladistav perçoit l'odeur du sang, sa peau se détend sous ses muscles gonflés, ses os se reforment. Ses vêtements se déchirent remplacés par une épaisse fourrure, sa machoire puissante laisse passer un hurlement gutural.

Il saisit le taxi et le soulève violement, l'envoyant sur la berline après un tonneau aérien. Deux hommes sont en face de lui, mais Vladistav ne voit plus leurs visages, il ne sent plus que l'odeur d'urine mélée à celle de la peur... De nouveau, dans un accés de terreur, les armes de ses assaillants chantent, mais la danse est macabre et Vladistav, se jette, croc en avant sur l'un d'eux, fauchant le second en lein vol. Il goutte le sang de son adversaire, sentant la vie le quitter peu à peu... Curieusement, sa douleur à l'abdomen s'est estompée. Les armes se sont tues, il ne reste rien de vivant pour faire face à Vladistav... L'odeur du sang se mèle à celle du feu... Vladistav s'éloigne, titubant. Au loin, à l'autre bout du tunnel, il y a une jeune femme qui le regarde fixement. Elle lui fait signe de s'approcher, elle semble inquiète...
Vladistav se retourne et comprends, l'esssence de la berline a pris feu, c'est un brasier derrière lui, l'explosion ne devrait pas...

Lorsque Vladistav reprend connaissance, la jeune femme est penchée au dessus de lui. Il sent encore la chaleur de l'explosion sur sa peau, sa douleur au ventre. Ils ne sont plus dans le tunnel, mais dans une ruelle un peu plus loin...

[Groundargh]

Vladistav s'éveille, affolé. Que s'est-il passé exactement? Il interroge la fille du regard. Le vague souvenir de ce déferlement de rage et de furie sanguinaire qui s'effiloche lui soulève attrocement le coeur. Etait-ce bien lui qui a fait cela? Ces meurtres erffoyables?? Reprenant ses esprits, Vladistav se relève brutalement et scrute les alentours. Un peu Rassuré, il entreprend d'interroger la jeune femme.

Que s'est-il passé?
Qui êtes vous??

[Machuthu]

La jeune femme soupire de soulagement.

Oufff, j'ai bien cru que tu allais y rester. Pour l'instant, tu peux m'appeler Jessica. Dis donc, ils t'en voulais les gars...

Jessica se lève et va vers l'entrée de la ruelle. Elle monte sur une moto dernier cri et tend un casque dans ta direction.

Tiens, prends ça, il manquerait plus qu'on se fasse arrêter. Pour l'instant on va chez moi, j'ai des trucs à t'expliquer.

Jessica met le moteur de la moto en marche et attend.

[Groundargh]

Vladistav réfléchit un instant, et se précipite à l'arrière de la moto. C'est vraiment une histoire de fou, pense-t-il. Les idées se bousculent dans sa tête pendant que la moto fonce vers sa destination inconnue. Est-ce une maladie qui l'a ainsi fait sombré dans la plus violente des rages qu'il n'ait jamais connue? Toute ces années de stress, de mensonges et de complots ont du avoir raison de sa santé mentale. Il faut qu'il essaye de se faire soigner. Vite.

[Machuthu]

Jessica lance la moto à vive allure entre rues et avenues. Quelques minutes plus tard, la moto s'engouffre dans un garage sousterrain, sous un immeuble récent. La jeune femme descend et se dirige vers un ascenseur.

Nous serons plus à l'aise pour discuter la haut.

L'ascenseur s'ouvre et Jessica s'engouffre dedans, elle appuie sur le bouton d'ouverture des portes et attend son compagnon.

[Groundargh]

Vladistav redevient méfiant. Cette fille pleine de ressources, si providentiellement apparue ne serait-elle pas en fait une ennemie? Et comment se fait-elle qu'elle ne semble pas s' être étonnée de son accès de folie, tout à l'heure? Les questions se bousculent dans sa tête.

Je crois que vous me devez une explication...

[Machuthu]

Jessica est surprise...

Dans l'ascenseur ?!? Vous êtes sûr que vous voulez parler ici ?

Jessica regarde de part et d'autres et ne voit personne. Elle hume l'air mais ne semble pas percevoir d'odeur suspecte alors elle commence.

Je sais ce qui vous est arrivé tout à l'heure. Et je sais aussi comment vous pouvez faire pour vous controler.

Tout à coup Jessica se reprend et comme vexée par l'insinuation de sa probable culpabilité.

Mais après tout, je ne bvois pas pourquoi tu te méfies de moi. Si j'en avais voulu à ta vie, j'aurais très bien pu te tuer lorsque tu étais évanoui.