Ian Ruthless : Une force de l'ordre en devenir

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Ian Ruthless : Une force de l'ordre en devenir

Messagede Machuthu le Mar 11 Avr 2006 11:16:39

Ian s'élance... La brume rafraîchit son visage et donne au matin un soupçon de mystère... Comme toujours après quelques foulées, son esprit vagabonde, le jeune homme laissant l'habitude le guider au travers du dédale d'immeubles et de ruelles qu'il parcourt chaque matin...

Hier, Matthew et lui ont eu à réfléchir sur un cas d'école intéressant... Un type fiché au grand banditisme qui s'en est tiré in extremis à cause de l'inattention d'un jeune bleu... Le prof leur a demandé de trouver l'autre solution qui aurait permis de coincer le mafioso.

Ce genre d'exercice énerve Ian au plus haut point... Matthew est bien meilleur que lui à ce jeu là... Il repasse mentalement tous les éléments du dossier dont il se souvient... Pour l'aider et l'inciter à chercher, Matthew lui laisse souvent un indice... Là, tout ce qu'il lui a dit c'est... 'La preuve de sa culpabilité réside dans sa connaissance.'

Ian accélère... Sa connaissance, mais sa connaissance de quoi... Et puis coupable, il l'est... On tenait un témoin qui affirmait l'avoir vu abattre de sang froid l'un des grands patrons qui empiétait sur son territoire... Seulement les mafiosi ne s'encombrent pas d'un témoin gênant... On l'a retrouvé égorgé, baignant dans son propre sang suite à une mort visiblement lente et douloureuse...

Lorsqu'il s'est pointé au tribunal, il savait déjà qu'il avait gagné... Les morts ne témoignent pas... Il a même déclaré sous serment...


Est-ce de ma faute à moi si le seul témoin de la partie civile a été égorgé hier soir ?

Cette fois Ian tient un rythme vraiment élevé... Dans les vingt kilomètres heures peut-être... Son coeur commence à réclamer un peu de calme mais Ian n'a guère l'habitude de l'écouter... La masse sombre qu'il représente fend la brume à une belle vitesse lorsque enfin, il trouve la solution... Comment le mafioso savait-il que le témoin avait été tué la veille puisque... * puissant craquement sec *

... Ian s'effondre... Une douleur vive au front lui donne les quelques éléments nécessaires pour comprendre ce qui vient de se passer. Le jeune sportif tente de se redresser un peu mais la batte de base-ball s'abat une nouvelle fois sur son visage... Ils sont quatre, bien bâti... Même sans les battes, ils disposeraient d'un avantage certain sur Ian...
Le jeune homme perçoit le goût ferreux du sang dans sa bouche... Maintenant, ses agresseurs le rouent de coups de pieds et Ian cherche désespérément à se rapprocher du mur... Seul élément capable de protéger ses arrières.


Alors Ruthless... On se porte bien aujourd'hui ? On fait son petit entraînement quotidien...

La batte s'abat sur les mains de Ian qui s'appuyaient sur le mur pour prendre appui...

Je jurerais revoir ton père... La cervelle en moins bien sûr...

Ian s'effondre un nouvelle fois... Cet enfoiré lui a brisé les doigts... La douleur submerge Ian durant un instant... Il entend à peine les types se foutre de lui...

Tu comprends, on a rien contre toi... Mais on peut quand même pas laisser ton père fouiner trop longtemps dans nos affaires... Le patron lui a promis qu'il le payerait... Alors... Il est temps de régler la facture...

Ian lève la tête... Mi-conscient, mi-inconscient, le regard vague... Il les hait... La colère, la rage qu'il a depuis toujours brûle en lui, dissipant peu à peu la douleur... L'homme lève la batte au plus haut... S'apprêtant à l'abattre une dernière fois sur l'écossais... Sifflant dans l'air, l'arme semble mettre un temps infini à heurter la mâchoire de Ian... Le temps se fige, l'espace d'un instant... La douleur a disparu, totalement submergée par la rage... Le sang qui se déverse dans sa bouche délivre des arômes intenses comme Ian n'en a jamais ressenti... L'odeur de la ruelle s'infiltre en lui, incrémentant encore le dégoût qu'il ressent à cet instant... Puis sa mâchoire craque... suivie de sa colonne vertébrale... Ian se prend à penser que c'est probablement la batte qui en faisant pivoter sa tête violement vient de l'achever tel un vulgaire lapin. Mais il n'en est rien... Bientôt, ses cervicales se brisent sous l'effet de la colère, de ce feu intense qui brûle tout en Ian... Viennent les côtes, les omoplates et l'ensemble des os de son corps qui se brisent en une fraction de seconde...

Côté muscle, c'est l'inverse... Les fibres semblent se dénouer, abandonner la fatigue de la course et de l'entraînement de la veille pour s'étendre et se renouer avec une force nouvelle, enserrant des os qui eux aussi se reforment d'une étrange manière...

Cette fois, Ian est à hauteur de ses adversaires... La batte de base-ball heurte son visage avec force mais se brise sous l'impact, tel un simple bout de bois...

Ian, toujours assis se redresse alors d'un bloc... A peine conscient de ses actes, il laisse sa rage s'écouler à travers lui sur les quatre hommes...




(hrp : Je te laisse décrire la suite du combat... Tu es sous l'emprise de la rage et tu n'arrêteras le combat qu'avec épuisement de tes adversaires ou par un effort de volonté...)
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Messagede gwinveric le Mar 11 Avr 2006 17:04:13

Cette fois, Ian est à hauteur de ses adversaires... La batte de base-ball heurte son visage avec force mais se brise sous l'impact, tel un simple bout de bois...

Ian, toujours assis se redresse alors d'un bloc... A peine conscient de ses actes, il laisse sa rage s'écouler à travers lui sur les quatre hommes...


L'odeur. C'est l'odeur qui m'enivre. Ou plus exactement ce mélange à la fois abject et délicieux d'odeurs. Celle du sang qui ruissèle sur mon visage. Celle de la sueur (la mienne ? la leur ?). Celle des détritus qui pourrissent dans la benne à ordures à quelques mètres de là. Et celle de la peur. De leur peur.

Ah, celle-là est presque insupportable tant elle est savoureuse. Je la ressens par mes narines frémissantes, sur ma langue, dans tout mon corps, et ses effets sont plus puissants et plus galvanisants que les anabolisants que j'avais pris une fois, pour essayer...

A travers le voile écarlate qui recouvre tout autour de moi, je vois l'expression d'incrédulité sur le visage de ce pauvre type qui fixe le moignon de bois qu'il tient encore à la main. Ils sont tous les quatre immobiles, et cette impression que la scène se déroule au ralenti perdure.

En moi en revanche tout s'accélère. Mon coeur pompe le sang à une vitesse vertigineuse, il me semble qu'il va éclater, il ne pourra jamais irriguer les fibres musculaires qui enserrent mes os au plus près... et c'est alors que je le sens grossir, ma cage thoracique s'écarte pour lui faire de la place. Encore, je veux encore plus de cette force qui me vient de je ne sais où. Et mon voeu se réalise. Mon squelette tout entier craque et se déforme, les veines épaississent, les muscles s'hypertrophient... La douleur n'est rien comparée à la puissance. Encore, ENCORE !!

Ils paraissent si petits, ces quatre enfoirés, je vois le haut de leurs crânes complètement rasés, la peau si fine tendue sur l'os si fragile. Une idée amusante me traverse l'esprit et je tends les bras pour en rapprocher deux l'un de l'autre... oups, j'ai mal calculé ma force, et les deux boîtes crâniennes se sont heurtées avec un craquement de bois sec. Qu'est-ce que ça peut saigner une tête de nazillon quand c'est ouvert comme un fruit mûr...

Et d'où vient ce son rauque et terrible qui remplit la ruelle déserte ? Ah, mais... c'est mon rire !

Je lâche les corps qui s'écroulent sur le sol, et je me tourne tranquillement vers les deux qui restent. Ils n'ont pas bougé d'un pouce, comme si leurs pieds étaient coulés dans le béton du trottoir. Une nouvelle odeur monte de leurs entrejambes où une tache sombre auréole leurs treillis. Elle me déplaît. Et elle m'enchante.

Fixant celui qui m'a cogné droit dans les yeux, j'attrape son acolyte entre les cuisses et son sang chaud et poisseux me coule le long du poignet quand je plante mes griffes (griffes?!) dans le bas ventre et le périnée pour le soulever du sol. Ah que son cri est doux à mes oreilles, que ses spasmes et ses ruades affolées m'amusent ! Je joue avec lui comme avec une marionnette, mais les tissus fragiles de ses chairs se déchirent et le voilà à terre, hurlant comme un porc. Ses entrailles chaudes et fumantes sont restées accrochées à mes griffes, que je secoue négligemment pour les en débarrasser.

Ah, il me reste mon préféré... L'effet de surprise a joué en ma faveur pour le moment, mais il a fini par comprendre. Pas tout, mais assez pour décoller ses pieds du sol et tenter de s'enfuir dans la brume. Sa silhouette s'estompe peu à peu, et quelque chose en moi, une sorte de petite voix fluette, me supplie de le laisser en vie. Avec un grognement agacé, je secoue la tête comme pour me débarrasser d'une abeille qui me tournerait autour, et je m'élance derrière lui.

Oh il n'est pas allé bien loin, et il m'a suffit de quelques enjambées pour le rattraper. Je lui saisis la gorge en le plaque contre un mur. Décidément, j'y vais trop fort ! Cette fois encore les os craquent, la moelle épinière brisée net comme une brindille. Ses yeux sont exorbités et il referme ses deux petites mains sur les poils noirs de mon poignet. Il glapit comme un lapin, et des petites bulles de sang éclatent entre ses lèvres.


Régler facture...

... sont les derniers mots qu'il entend avant que je lui tranche la gorge. Il glisse très doucement le long du mur quand je le relâche, pour finir assis cuisses écartées dans son sang.

A présent c'est à mon tour de rester immobile, surpris et désappointé. Quoi, c'est déjà fini ? Je fouille la brume du regard, espérant voir encore une silhouette se dresser face à moi, mais il n'y a personne. Ni aucun bruit sinon celui des battements déjà tranquilles de mon coeur. Le feu qui me dévorait il y a encore quelques secondes perd de son intensité, faute d'adversaire, comme une flamme meurt faute d'oxygène. J'ai un moment l'envie de m'acharner sur les dépouilles, mais cette fois la petite voix a pris de l'ampleur, et je me retrouve un peu désemparé, pour ne pas dire embarrassé.
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Messagede Machuthu le Mer 12 Avr 2006 08:19:02

La colère s'échappe peu à peu d'Ian qui retrouve un regard normal sur le monde... Il n'est guère à plus de cinq minutes de la maison.

Il devine à travers la brume les corps des hommes qu'il vient d'abattre... La scène reste clairement ancrée dans son esprit et Ian est plongé dans l'incompréhension la plus profonde... Il examine ses mains... nulle griffe, nulle fourrure... Ian tremble, il a froid... Il tente de saisir son col pour le réajuster mais ses mains ne trouvent pas le tissu... Le jeune homme baisse les yeux et s'aperçoit qu'il est nu... Il revît mentalement la transformation imaginant sans mal ce qui a pu advenir de ses vêtements. Cette fois la réalité heurte son esprit avec force... Il vient d'ôter la vie à quatre hommes... et ce, avec une facilité désarmante... Oh, bien sûr, il s'agissait de sales types qui le méritaient mais Ian est plongé dans l'incompréhension... Qu'est-il ? Et puis que doit-il faire ?

Ian cherche du regard quelqu'un... presque surpris de ne voir personne... Sous une poussée d'instinct étrange, Ian sait que quelqu'un aurait du assister à la scène mais qu'il n'était pas là. Il sait qu'on aurait du lui expliquer mais que personne n'est venu... Il est là, seul, nu, au milieu d'une ruelle jonchée de quatre cadavres dont il est l'auteur...
Dernière édition par Machuthu le Jeu 20 Avr 2006 14:07:50, édité 1 fois.
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Messagede gwinveric le Mer 12 Avr 2006 15:08:28

Je reste un moment sans réagir, littéralement submergé par l'incompréhension. Je tremble de tous mes membres, glacé, alors que mes muscles gorgés de sang et d'adrénaline sont brûlants et que la sueur perle à mon front. Bon Dieu, mais que s'est-il passé ? Et pourquoi personne ne vient m'aider ? Je ne voulais pas faire ça je le jure, c'était plus fort que moi !!

Je sens une boule me monter dans la gorge, mes yeux se voilent de larmes de désespoir et je suis tenté de me recroqueviller à même l'asphalte, nu, en appelant mon père à l'aide, comme quand j'étais, enfant, réveillé en pleine nuit par des bruits de bagarre montant de la rue, si proches qu'ils me semblaient remplir ma chambre.

Mais des années d'entraînement ont eu raison de ces peurs nocturnes, et c'est ce qui me sauve cette fois encore. J'ai façonné mon corps pour pouvoir me défendre seul, et le ring m'a appris à concentrer mon esprit sur l'action plutôt que sur ce que je ressens. Je serre les dents et les poings, me récitant mon mantra personnel : je suis debout, et je le reste... je suis debout et je le reste... je suis debout et je le reste...

Fixant un point aveugle devant moi, je parviens enfin à faire un pas, puis un autre. La bulle de panique est enfin crevée. Mon premier réflexe est alors de retourner chez moi, c'est à côté. Mais il faut d'abord que je recupère mes vêtements. Moins pour me rhabiller que pour faire disparaître des preuves. Un instant ma détermination vacille : je suis un criminel, la police va me...

JE SUIS DEBOUT ET JE LE RESTE !

Dominant au prix d'un effort douloureux ma répulsion et ma culpabilité, je m'approche des deux premiers corps - tes deux premières victimes me sussure une voix avide et satisfaite, une voix qui est la mienne - et je ramasse les lambeaux déchiquetés de ce qui fut ma tenue de sport.

Je réalise alors que mes mains sont poisseuses de sang séché et de lambeaux d'organes. Je les fixe un moment, et quelque chose en moi se réveille : du plaisir. Un plaisir indicible rien qu'à repenser à la chaleur bouillonnante des entrailles de ce mec coulant sur mon bras. Je sens même un sourire sadique s'étirer sur mes lèvres...

Sans pouvoir me retenir, plié en deux vers l'avant, je vomis de la bile contre le mur, l'oesophage enflammé par les hauts-le-coeur acides. Je ne vais plus pouvoir tenir longtemps, je sens mes jambes flageoller, ma volonté s'effriter... C'est trop pour moi, mon esprit est trop petit pour contenir autant de choses en même temps. C'est pire que quand j'ai pris conscience que... non ne pas penser à ça, pas ici, pas maintenant !

Mû par une seule pensée, soutenu par mon credo intime, je quitte les lieux du carnage et je me dirige vers l'appartement de mes parents, mes vêtements en boule pressés contre ma poitrine.
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Messagede Machuthu le Jeu 13 Avr 2006 13:33:58

La brume dissimule le corps nu du sportif aux yeux des rares passants.

L'heure matinale est peu propice aux grands rassemblements et Ian parvient chez lui en une dizaine de minutes à peine...

Lorsqu'il franchit la porte de la demeure familiale, son père est en train de prendre son déjeuner... Il observe son fils rentrer totalement nu, une partie du corps couverte de sang. Il reste un moment interdit mais finit par se lever pour s'approcher d'Ian...


Ian... Je... J'aurais du savoir que cela arriverait... Ils se sont trompés...
Personne n'est venu n'est ce pas ?

Ian hoche négativement la tête... La réaction de son père le surprend au plus haut point... Comment sait-il ?

Elia, ta grand-mère était comme toi... Tu ne l'as jamais connu mais elle m'a longuement parlé des vôtres, mi-hommes, mi-loups.

A ce moment, ta mère arrive et contemple à son tour le spectacle affligeant de ton corps couvert de sang et de sueur.

Oh Ian...

Elle observe ton père, le regard a la fois triste et terriblement fier.

Le père d'Ian continue alors la discussion... Visiblement, il n'a jamais eu de secret pour son épouse et tous deux tentent de réconforter du mieux qu'ils peuvent le jeune homme. Après un bref passage à la salle de bain, la conversation se poursuit pendant plusieurs heures et Ian explique à son père les circonstances de sa transformation... Ce dernier entre alors dans une fureur noire comme son fils lui en a rarement connu...


Ils ont osés... Ils ont osés s'attaquer à ma famille...

Il finit par serrer les dents et observe sa famille...

Il faut vous mettre à l'abri... Et puis tu dois retrouver les tiens... Le mieux, c'est que vous vous rendiez chez ta tante Gwenaëlle... Elle est encore en contact avec eux je pense...

* La mère de Ian *

Quoi ? Tu veux nous envoyer à New-York ? Mais...

Le regard de ton père en dit long, sa décision est prise... Il explique longuement le bien fondé de cette décision... Il n'est pas homme à plier, Ian le sait... Quitter Matthew ne l'enchante guère, mais il n'a pas le choix... Et puis, il y a toujours cette petite voix en lui qui l'incite à en apprendre d'avantage...

Ian et sa mère passe donc le reste de la journée à préparer leur départ, la mort dans l'âme... Le jeune homme est épuisé, plus moralement que physiquement, mais cela lui est d'autant plus insupportable... Son père leur a trouvé un vol dans l'après-midi pour New-York...

A bout de volonté, il arrive à l'aéroport de San Fransisco... Son vol est prévu à 16h07. L'embarquement ne devrait plus tarder...

Ian a peu parlé au cours de la journée... Sa mère pose sa main sur son épaule et le rassure...


Ne t'inquiètes pas, va, tout va s'arranger.
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Messagede gwinveric le Jeu 13 Avr 2006 15:23:33

Ian a peu parlé au cours de la journée... Sa mère pose sa main sur son épaule et le rassure...

Ne t'inquiètes pas, va, tout va s'arranger.


Voir ce petit bout de bonne femme qu'est ma mère, l'incarnation même de la femme au foyer et de la mère de famille, poser une main réconfortante sur mon épaule de boxeur baraqué a quelque chose de tellement comique que j'explose de rire en la serrant dans mes bras. Toute la tension accumulée depuis ce matin se relâche d'un coup et elle se débat dans mon étreinte en riant elle aussi, mais de façon retenue, les joues rouges de confusion.

- Ian, arrête, tout le monde nous regarde...

Il nous reste environ dix minutes avant le début de l'embarquement, et j'en profite pour aller au kiosque à journaux tout proche pour acheter une revue histoire d'occuper les 5h30 de vol jusqu'à la Grande Pomme. En feuilletant quelques magazines, je repense à la brève conversation téléphonique que j'ai eue avec Matthew en début d'après-midi.

Evidemment je ne suis pas entré dans les détails, et je ne lui ai pas parlé des événements de la ruelle. Je l'ai juste prévenu que je devais m'absenter quelques temps pour raisons familiales. Bien que j'ai senti à l'intonation de sa voix qu'il suspectait quelque chose de plus grave, son flegme et son discours toujours très raisonnable m'avait fait mentalement l'effet d'une petite flambée un soir d'hiver. Au point qu'avant de raccrocher je lui avais quand même dit :

- Au fait, le mafioso s'est trahi en disant que le témoin avait été égorgé, alors que la façon dont il avait été assassiné n'avait pas été évoquée... c'est ça ?

- Les criminels n'ont qu'à bien se tenir à NY, Ian le Poilu est dans la place ! avait-il ironisé avant de me souhaiter un bon voyage et de raccrocher.

Ian le Poilu, non mais vraiment... Comme si je n'étais pas déjà assez complexé avec ça... "Une vraie bête" m'avait lancé moqueuse une blondasse dérécébrée pendant un cours d'éducation physique au collège. Avec un sourire railleur, je me surprends à penser : tu croyais pas si bien dire, pauvre conne ! avec moi, ça, tu l'aurais connu le loup...

Comme dans un thriller, un flash me passe devant les yeux, la vision d'une patte aux griffes aiguisées recouverte de poils si noirs qu'ils en ont des reflets bleutés... un hurlement de douleur... une chaleur érotique qui m'enflamme le bas-ventre...

Je me raccroche au rayonnage, le décor semble tourner sur lui-même en une spirale infernale avant de se stabiliser lentement devant mes yeux. Les bruits de l'aéroport reprennent leur consistance, et je retrouve mon équilibre. Personne ne semble avoir rien remarqué. Je paie ma revue de boxe, l'esprit encore un peu troublé, et je rejoins ma mère qui commence à s'impatienter.


- Mais où étais-tu ? C'est déjà le deuxième appel pour l'embarquement et j'ai bien cru...

- Tout va bien m'man... je l'interromps avec un bisou sonore sur la joue, et cette fois c'est ma paluche que je pose délicatement sur son épaule osseuse. Maintenant c'est moi qui vais veiller sur toi.

Je le dis autant pour la réconforter que pour me donner du courage. Tout laisser derrière moi, mon père, mes études, le club de boxe, mon meilleur ami... C'est un véritable déchirement, et je sens le courage me manquer si j'y pense trop longtemps.

Mais pour être honnête avec moi-même, les révélations de mon père sur ma nature de loup-garou, loin de me terrifier, m'ont rempli d'un sentiment de fierté farouche, aussi puissant que mon premier combat de boxe. Des projecteurs se sont braqués sur une zone d'ombre de ma personnalité qui avait toujours été là, mais que je refusais d'explorer. Et les fourmillements d'excitation qui me parcourent le corps à l'idée de rejoindre ceux auxquels je ne peux penser qu'en les appelant "les miens" sont délicieux.

Quelques minutes plus tard je boucle ma ceinture. Je me sens un peu à l'étroit, les épaules qui débordent du dossier et les avants-bras trop épais pour les accoudoirs. Heureusement je ne suis pas côté hublot, et je peux me pencher un peu dans l'allée pour laisser de la place à ma mère assise à côté de moi. C'est la première fois que je prends l'avion, et je fais nerveusement jouer les articulations de mes doigts, appréhendant le décollage...
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Messagede Machuthu le Mar 18 Avr 2006 14:11:28

Ian observe l'homme, assis de l'autre côté de l'allée... Un étrange sentiment l'étreint... Un drôle d'effet pour tout dire...

En fait, il s'agit d'un asiatique... A moins que ce ne soit un métis... D'une apparence extrêmement calme, il feuillette lui aussi une revue... Non, pas une revue, un plan de New-York... L'homme se tourne un instant vers Ian et partage un instant l'étrange sentiment de celui-ci... Tous deux, vous détournez les yeux...

Comment dire... Ian perçoit chez l'homme une colère étrange, semblable à la sienne mais contenue avec une habileté remarquable...
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Messagede gwinveric le Mar 18 Avr 2006 16:20:18

Je replonge le nez dans ma revue, essayant de chasser cette impression, fugitive et obsédante à la fois, que "quelque chose" me lie à cet homme impénétrable. Mais j'ai beau faire, je sens sa présence avec une acuité si nette ! Je sens émaner de lui une sorte d'aura, comme s'il était la seule source de chaleur et que je passe l'avion en revue avec des jumelles à infrarouge.

Se pourrait-il que lui aussi... ? A peine ai-je envisagé cette hypothèse que la réponse s'impose à moi sans aucune contestation possible. Oui, c'est un loup-garou.

Ebranlé par cette certitude, je me penche pour essayer de croiser à nouveau son regard, voire lui faire un signe quelconque. Je ne sais pas encore pourquoi, ni comment, mais je dois parler à cet homme. Une telle coïncidence est si inespérée ! J'en ai totalement oublié que le décollage est imminent, et la poussée des réacteurs me prend tellement au dépourvu que par réflexe je m'agrippe à la revue qui se déchire en deux comme une simple feuille de papier.

Penaud je me tourne vers ma mère qui me lance un regard doucement réprobateur


- Oups, désolé m'man... *contrit*

Au cours des minutes qui suivent, l'inconnu quitte aussi vite mes pensées qu'il s'y était imposé ; toute mon attention se reporte sur cette boule qui ne cesse de monter et descendre le long de mon oesophage comme un yoyo qui s'emballe !
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Messagede Machuthu le Mer 19 Avr 2006 13:02:05

Ian ne reprend réellement ses esprits que lorsque l'avion se pose... Décidemment, in n'existe rien de mieux que la terre ferme. Avant qu'il ne reprenne totalement ses esprits, Ian et sa mère sont sortis de l'avion et récupère leurs bagages sur le tapis roulant...

Le type de l'avion lui a disparu... Soit il n'avait pas de valise à récupérer, soit il a fait rudement vite...

Bah, peu importe... La soeur de son père arrive et vous accueille, visiblement ravie de vous voir...


Alors, vous avez fait on voyage... Je suis tellement contente de vous voir... Oh, mon dieu, ce que tu as grandi Ian... La dernière fois que je t'ai vu, tu n'étais pas plus hait que ça...

A dire vrai, la dernière fois, Ian devait avoir quatorze ans et il était certainement plus grand que les quatre-vingt centimètres indiqués par sa parente... Elle a toujours eu tendance à exagérer... mais Ian doit bien reconnaître qu'elle est très attachante...

Quelques minutes plus tard, vous prenez place dans sa voiture... Elle habite à quelques kilomètres de New-York et après une multitude d'inepties en tous genres, elle semble se rappeler des quelques mots que lui a soufflé le père d'Ian pour expliquer votre venue...


... J'ai calculé, tu es né un soir de pleine lune... On peut dire que c'est une sacrée chance pour la nation... Deux Parents qui mettent au monde un arhoun...

Ian est un peu perdu mais sa tante ne s'en souci guère... Elle poursuit ses déblatérations... Au final, Ian comprends tout de même que son cas est rare... Théoriquement, le sang des simples parents de Garou n'est pas assez fort pour donner naissance à un lycanthrope, pourtant, il est là... Qui plus est, le fait qu'il soit né sous la pleine lune en fait un guerrier... Une véritable machine de guerre.

Mais j'y penses Ian... Tu as peut-être des questions concernant ta nouvelle nature... A moins que tu ne sois seulement impatient de rencontrer tes futurs amis ?
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Messagede gwinveric le Mer 19 Avr 2006 14:24:50

Je regarde le paysage défiler derrière la vitre, et une angoisse sourde me taraude l'estomac. Plus les immeubles se rapprochent, plus je me sens oppressé, mal à l'aise. Même à San Francisco je détestais le centre ville et ses gratte-ciel interminables qui menaçaient de m'ensevelir et de m'étouffer. Ici, c'est encore pire.

De plus, déstabilisé par le flot de paroles charmantes mais décousues de ma tante, je bafouille un peu en essayant de rassembler mes idées. Bien que j'aie passé le plus clair de mon temps dans les gymnases, mon sang écossais m'a légué une inclination particulière pour les contes, les mythes et les légendes, et j'ai plus d'une fois assisté à ses veillées irlandaises où les anciens racontent le folklore de leur terre natale. Me reviennent en mémoire quelques histoires de loups-garous...


Est-ce que c'est vrai qu'on se transforme à la pleine lune ? Et que cela dure trois nuits ? Et que seul l'argent peut me faire du mal ? Et que si je bois du sang frais d'humain je retrouve ma forme humaine ? Et que c'est une malédiction ? Et c'est quoi l'aconit ? Et on est nombreux ? C'est qui ces amis dont tu parles ?

Une fois la première question posée, j'ai l'impression qu'une digue cède sous la poussée d'interrogations trop longtemps contenues. J'entends ma mère pouffer sur la banquette arrière, et ma tante me lance un regard en coin avec un petit sourire...

On fait partie de la même famille, il n'y a pas de doute ! Tu parles peu mais quand tu commences il n'y a pas moyen de t'arrêter...

Je ne sens aucune nuance de reproche dans sa voix, et quand bien même, de toute façon je suis trop impatient d'entendre ses réponses pour me sentir coupable. Après tout, c'est elle qui a commencé !

Oui bon... Alors ?
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Messagede Machuthu le Mer 19 Avr 2006 17:01:46

La tante d'Ian sourit à pleine dent et tente de répondre au fur et à mesure, dans l'ordre des questions...

Alors... Non, vous ne vous transformez pas qu'à la pleine lune... En fait, vous êtes en mesure de vous transformer à peu près n'importe quand... Et une fois transformé, vous pouvez retrouver votre forme naturelle en moins de temps qu'il ne faut pour le dire...

Pour ce qui est de l'argent, c'est effectivement l'un des métaux les plus mortel pour vous... Quant au sang humain, vos lois vous interdisent d'en consommer... De toute façon, il n'a aucune incidence sur vos transformations... Les garous affirment seulement que le sang humain est trop imprégné de la pollution et de la corruption des hommes pour être comestible... Quant à la malédiction, elle est telle que je te le décris... Les humains sentent instinctivement la rage qui bouillonnent en vous et préfèrent vous éviter... Voilà pourquoi tu as toujours eu du mal à te faire des amis...

L'aconit...

Cette fois, ta tante sourit franchement...

C'est une plante utilisée comme analgésique aujourd'hui... C'est un poison et en tant que tel, tout garou que tu es, tu dois t'en méfier, mais il n'a pas de propriété particulière qui cible uniquement ceux de ta race...

Cette fois, ta tante prend un air grave...
Vous n'êtes malheureusement plus très nombreux et vous représentez le seul rempart qui résiste encore à l'avance du Ver... L'esprit même de la corruption... Mais les tiens, les autres loups-garous, ceux que je nomme tes amis seront plus à même de t'expliquer cela que moi...
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Messagede gwinveric le Jeu 20 Avr 2006 00:50:34

Entendre des réponses aussi rationnelles à des interrogations aussi fantasques apaise la fébrilité presque enfantine de ma curiosité, et la gravité des dernières phrases résonnent au plus profond de moi. Même si encore beaucoup d'éléments restent obscurs, j'ai parfaitement saisi l'essentiel : je suis un protecteur. Je suis un guerrier. Je suis un Garou.

C'est comme si un rideau se déchirait et que je voyais enfin ce qui m'entoure. Comme un labyrinthe d'événements disparates et apparemment sans signification qui, vu de haut, dessine un motif aussi complexe que parfait. Ma préparation physique, l'aide que m'a apporté Matthew pour développer mon sens de l'observation et de la déduction, l'attaque de la ruelle... Toute mon existence aboutit à un seul et un même but : être un Ahroun digne de la mission qui lui est confiée.

Je connais le sens de mots que je n'ai jamais appris, je ressens des forces et des dangers de façon inexplicable, mais indéniable aussi. Le visage serein de l'asiatique dans l'avion me repasse devant les yeux. Voilà ce que nous sommes : des inconnus qui se reconnaissent.

Mon silence prolongé semble inquiéter ma mère, qui me demande si tout va bien. Je plonge mon regard dans celui de ma tante, et il me semble lire une étincelle de crainte dans ses yeux. Pourtant je ne lui veux aucun mal, mais je soupçonne que c'est là un signe de cette méfiance instinctive des humains pour ceux de ma race ; ma détermination et mon assurance renouvelées doivent sans doute avoir modifié l'expression de mon visage et mon regard aussi irrémédiablement qu'elles viennent de bouleverser mes certitudes.

Je souris et pose doucement une main rassurante sur son bras.


Merci. Merci au-delà de tout ce que tu peux penser et de tout ce que je peux exprimer. Conduis-moi. Il est l'heure pour moi. Le combat a commencé bien avant moi, et j'ai déjà trop tardé. Mène-moi à eux.

Je détourne les yeux vers les rues surpeuplées et répugnantes de la mégalopole qui défile toujours derrière les vitres. Tout bas, je gronde entre mes dents :

Je suis debout et je le reste... *ton de défi*
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Messagede Machuthu le Jeu 20 Avr 2006 11:31:03

Le reste du trajet se passe sans grande discussion... Les deux belles-soeurs que son la mère et la tante de Ian échangent bien quelques banalités mais l'esprit de l'ahroun est ailleurs...

Il ressent un nouveau soulagement lorsque la voiture quitte enfin les grands axes pour s'engager sur les rues transversales menant au quartier résidentiel de sa tante...

Une vieille jeep est garée dehors... Ian se demande comment elle peut encore rouler... Sa tante l'invite à rentrer...


Ah... Le contact que j'ai gardé avec la nation est là... Va le rejoindre... Nous déchargerons...

Ian ne peut s'empêcher de prendre deux ou trois trucs... En gros la moitié des affaires qu'il dépose au passage dans le hall d'entrée...

L'homme l'attend au salon... Accoudé au bar, cet individu d'une trentaine d'année, les cheveux roux et le teint pâle déguste une bière sombre et compacte particulièrement appréciée dans les régions celtiques dont Ian est issu. Il avise de l'arrivée du jeune homme et observe la carrure impeccable du nouveau venu... Un petit sourire au lèvres, il débute la conversation...


Ta tante doutait de ta date de naissance exacte... Mais une chose est sûre, elle ne s'est pas trompée d'auspice... Si tu n'es pas ahroun, je veux bien être privé de Guiness pendant... euh... deux heures...

L'homme paraît visiblement prendre cette privation comme véritablement handicapante et Ian reste un instant à le dévisager jusqu'à ce que l'homme éclate de rire...

Allons, je plaisante... Entre donc Ian. Je suis Eric, dit Fourrure de Feu, Frère de Coeur de la tribu des Fianna, je suis né sous la nouvelle lune d'une mère humaine, ce qui fait de moi un Ragabash...

Ian a eu quelques explications à ce sujet et du peu qu'il se rappelle, les Ragabashs ne sont pas vraiment des garous... euh... conventionnels.

Veux-tu une bière ? Vois-tu l'un des avantages de notre condition c'est que l'on peut boire tout notre saoul sans risquer de perdre la raison... Le pire étant qu'il faut toujours finir par pi... Euh... Mouais, tu as raison, nous avons peut-être plus important à traiter...

L'homme tend une Guiness à Ian et l'invite à s'asseoir. Durant ce temps, les deux femmes achèvent de vider la voiture... Sa tante, célibataire depuis des années entre dans le salon et vient saluer Eric d'une surprenante façon... Ian ignorait tout de leur relation avant ce langoureux baiser... et au vu de l'expression de surprise affichée sur le visage de la mère de Ian, il n'était pas le seul.

Amusée par la surprise de sa famille, la tante du jeune homme ne se démonte pas pour autant et poursuit comme si de rien n'était...


Il est près d'une heure du matin...

* Regarde Eric *

Mais je présume que tu as déjà prévu une ballade par monts et par vaux...

Le sourire qui s'affiche sur le visage du garou ne laisse aucune place au doute...

Dès que ce jeune homme m'aura posé toutes les questions qui lui viennent à l'esprit, j'irai le présenter aux anciens.

Eric se tourne alors vers Ian et attend visiblement que ce dernier lui fasse part de ses interrogations... Quelques minutes plus tard, la tante de Ian lui apporte un encas et laisse les deux garous discuter seuls à seuls... Elle et la mère de Ian ne tarderont plus à aller se coucher...
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Messagede gwinveric le Jeu 20 Avr 2006 13:39:27

L'atmosphère qui règne dans le salon est apaisante. Tout y est propre et bien rangé, mais sans ostentation. Le fauteuil de cuir dans lequel j'ai pris place est un peu défoncé mais moelleux et tellement spacieux après le minuscule siège de l'avion ou le confinement de la voiture ! Enfin ma carcasse peut se déployer et j'étends les jambes jusque sous la table basse avec un soupir de soulagement.

Le tic-tac régulier d'une grosse horloge est le seul bruit qui accompagne notre conversation, et pour la première fois depuis près de 24h je me sens détendu. L'éclairage tamisé de quelques lampes disséminées entretient l'intimité de la conversation. La bière est lourde et un peu râpeuse sur la langue, et je me souviens à nouveau des veillées de mon enfance...


Eric, je ne veux surtout pas me montrer irrespectueux, mais une pensée ne me quitte pas depuis l'attaque. A vrai dire, depuis après l'attaque. Pourquoi n'y avait-il personne ? Pourquoi me suis-je retrouvé seul dans cette ruelle ? J'ai eu l'impression que quelque chose ne se passait pas comme il fallait, qu'il aurait dû en être autrement.

Une fêlure d'angoisse approfondit ma voix, déjà devenue plus rauque depuis mon premier changement, quand je me lance à demander :

Pourquoi ai-je été abandonné ?
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Messagede Machuthu le Ven 21 Avr 2006 08:04:05

Eric lève les yeux vers Ian... Visiblement, il comprend très clairement la question que ce dernier se pose et calmement, doucement, comme lorsque l'on tente de consoler un enfant, il explique :

Vois-tu Eric, à la naissance d'un Garou, on demande à un esprit nourrice de bien vouloir veiller sur lui jusqu'à sa première transformation... Lorsque l'heure de cette dernière approche, l'esprit prévient la nation qui envoie l'un des nôtres accueillir le nouveau venu.

Mais ton cas est relativement rare... Tu es né de deux parents non garous et beaucoup pense que le sang des parents n'est pas assez fort pour engendrer un lycanthrope. Nul esprit ne fut donc chargé de veiller sur toi et ce n'est que lorsque tu as connu ta première transformation que ton père s'est souvenu de ce que les garous lui avaient enseigné...

Il a bien réagit... T'envoyer ici de toute urgence afin que tu nous rencontre étais la meilleure chose à faire...

Instinctivement, tu savais que l'on devait venir t'accueillir mais nous ignorions tout de ta nature... Heureusement, cela n'aura pas eu de conséquences fâcheuses... Tout au plus un léger contretemps.

Tu n'as donc jamais été abandonné... D'ailleurs, jamais un garou ne serait laissé à lui même dans ce monde... Nos forces sont en déclin vois-tu et chaque individu nous est précieux... D'autant plus s'il est né sous la pleine lune...

Oublie donc cela, tu fais partie des nôtres, tu es notre frère... Nous évoluerons côte à côte dorénavant, tu ne saurais être seul...
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